mardi 30 juin 2009

DES VILLES DANS LA PLAINE

Voici le troisième veaulume de La Trilogie des confins. Je l'achève comme les veaux. J'étais contente de retrouver ensemble John & Billy, mais encore une fois la fin est bien triste. Quelle belle histoire de cet amour qui me coule dans les yeux. J'étais satisfaite dans le temps pareillement de trouver ce troupeau de mots veaux en quantité sur les pages frémissant. C'est plus nourrissant de les mettre en caractères gras. Je suis contente de faire partager mes lectures de l'été qui vient de commencer à tous lecteurs et lecteures comme on doit dire dans la nouvelle mode de notre genre féminin.

Les herefords et leurs veaux l’accompagnant le long de la clôture en mugissant sur son passage.
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John Grady lui lâcha la main et il sépara du troupeau un veau bien gras, une anouble, et John Grady le captura au lasso et fit un tour de corde autour du pommeau mais le veau restait debout ... Le petit cheval se cramponnait les jambes écartées et le corps tendu en arrière pour résister à la corde au bout de laquelle le veau se dressait et se débattait.
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Le veau lançait des ruades.
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Il attendit que les ruades amènent le veau en terrain nu entre les créosotes et il mit le cheval au galop. Il laissa filer le lasso et le fit passer par-dessus la tête du cheval et doubla le veau sur son flanc droit. Le veau s’enfuit en trottant.
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Quand le lasso se raidit la tête du veau bascula en arrière et ses pattes furent soulevées du sol. Le veau tournoya en l’air à la verticale et s’abattit dans un nuage de poussière et se tint coi.
John Grady était déjà descendu de cheval et revenait en boitant le long du lasso là où gisait le veau et il se mit à genoux sur la tête de l’animal sans lui laisser le temps de récupérer et il lui empoigna une patte de derrière et sortit de la cordelette de dessous sa ceinture et lui ligota la patte et attendit qu’il se tienne tranquille.
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Le veau avait un éclat de bois enfoncé sous la peau.
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Quand il le libéra le veau avait une démarche plus bizarre encore mais il pensait qu’il s’en tirerait. Pages 55 et 56

Il y a au moins deux veaux nouveau-nés dans ce troupeau-là, dit Billy. Page 86

Il y avait sur ce pâturage des veaux nouveau-nés et plusieurs avaient des vers dans le nombril et ils les aspergèrent de Sans-Pareil et les nettoyèrent à fond et les aspergèrent encore une fois et les relâchèrent. Page 159

Il quêtait un signe et finit par capter une odeur forte et fétide et au crépuscule il mit pied à terre devant la carcasse grouillante de mouches d’un veau nouveau-né qui avait été traîné au centre d’un cercle de buissons à créosote sur un vaste terrain nu. Page 169

Ils étaient Billy et lui à côté du veau mort et Billy fit quelques pas en suivant les traces sur le sol et s’arrêta pour regarder.
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Il devait être costaud pour traîner un veau aussi gros que ça.
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Le veau avait été séparé du troupeau et jeté à terre et tué en terrain nu.
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Dans les jours qui suivirent ils trouvèrent encore deux veaux morts.
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Avant la fin de la semaine ils avaient trouvé un veau fraîchement tué mort depuis une journée à peine. Pages 170 et 171

Ils restèrent toute la journée du samedi et le dimanche matin ils sillonnèrent le terrain au pied de l’escarpement et à midi ils trouvèrent un veau fraîchement tué qui gisait dans une coulée de gravier sur la plaine inondable. La mère s’était plantée à côté du veau et restait là à le contempler et ils la chassèrent et elle partit en mugissant et s’arrêta et tourna la tête pour regarder.
Les blanches tachetées qu’il y avait dans le temps n’auraient pas laisser tuer leur veau si facilement, dit Billy.
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John Grady regardait le veau mort. Page 173.

Ils partirent à pied sur le gravier en retenant les chiens qui hurlaient et Billy et John Grady continuèrent à cheval un peu plus bas allant de l’avant et revenant sur leurs pas jusqu’à ce qu’ils aient trouvé le veau mort dans le ravin.
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Quand ils arrivèrent à ce qui restait du veau ils reculèrent et bondirent et reniflèrent le sol et regardèrent Travis.
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Je parie que ces salauds qui nous tuent nos veaux ne sont pas partis d’ici depuis longtemps. Page 175.

Cormac McCarthy. Des villes dans la plaine.
Points 961, février 2002.

2 commentaires:

NotBillyTheKid a dit…

Billy est au veau ce que Pas Billy est au Pavot. une graine dite "mauvaise".

Mauricette Beaussart a dit…

Cette refrappe est marquée au foin du bon sang.