mardi 29 septembre 2009

L’EMBLEME DU CROISE

Dans La Nouvelle-Orléans de jadis, on considérait une sorcière de nom de Marie LeVeau comme une véritable incarnation de la sagesse. page 161
James Lee Burke. L’emblème du croisé.
Rivages / Thriller, mai 2009.

LA RAFALE DES TAMBOURS

Le repas se composait de veau en croûte, accompagné de vin de sureau. page 309
Carol Ann Lee, La rafale des tambours.
Quai Voltaire, août 2009.

dimanche 27 septembre 2009

COQ ENTIER NU

C'est le vidéo-club du samedi, mais je n'ai pas pu rester pour le débat. J'étais fatiguée.

jeudi 24 septembre 2009

LA MORT INSTANTANEE

La mort instantanée est-elle un peignoir pour l'été ? un kimono avec ceinture à nouer livré avec le mini-slip assorti ?
Pour ma part, je suis persuadée qu'il vaut mieux passer la wassingue que jeter l'éponge. Le ballottement du fessier laboureur, c'est comme tatouer le trou sombre des pupilles d'un clip subliminal. Juste avant, je me sens la tête anisée comme si j'avais bu un verre de pastis pareil à l'apéritif de la jeunesse quand j'étais assise à la place de la morte. J'imagine : brutalement, un bras qui jaillit à travers le pare-brise securit pour se nicher dans l'ombre rase entre deux rotondités géologiques. Les roues qui mâchent le macadam rutilant. Le sang qui séche au ralenti le long du bras.
Je ne vais pas m'étaler sous le sujet, ni me tendre au flou du tronc et du membre.
Une chose m'apparaît claire dans la brume de l'automne commençant : la volonté dernière du défunt est qu'on la respecte.

lundi 21 septembre 2009

LES VOIES NAVIGABLES

C’étaient des ragots qui se répandaient entre les étals, sur le marché, comme le cri des veaux et des cochons, rien de plus ; ça n’irait pas plus loin. (page38)
Philippe Fumery, Les voies navigables.
Les Impressions Nouvelles Paris-Bruxelles, avril 2003

mardi 15 septembre 2009

ELEMENT VEGETAL - GROS POISSON (5)

Je suis dans le contentement de reprendre la continuité des épisodes. Nonobstant me gêne légèrement l'intitulé (élément végétal - gros poisson) qui est impertinent puisque grâce à l'obligeance de la gentillesse de notre ami Jeff, nous avons à la place de la feuille un gros F tout noir et le thon nageant est remplacé par un oeilleton célestement ouvert. Ce cinquième épisode aurait pu être présenté ainsi : "SIXIEME LETTRE DE L'ALPHABET - OUVERTURE CIRCULAIRE" mais j'étais alors craintive dans l'idée que le Bloggerman puisse bloquer le blog dans l'hypothèse d'un titre beaucoup trop long en lettres.
Mais je cesse la tergi-versation et vous dévoile enfin le 5ème épisode.

Ce cinquième épisode présente quelques notes d'humour, mais les personnages comme l'intrigue sont peu crédibles. C'est un épisode sympathique mais très conventionnel.
à suivre...

mardi 8 septembre 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (14)

FIN DE LA CORRESPONDANCE
VEILLEZ A NE RIEN OUBLIER A VOTRE PLACE

J'ai du chagrin à chagriner mes lectrices et lecteurs, mais je dois vous malheureusement informer que ceci est le dernier des blogages consacré(s) à la correspondance inter Anne-Charlotte, car ici est la lettre que je lui écrivis destinataire et à laquelle ne fut jamais donné sa réponse. Ainsi s'acheva lors et s'achève donc ce jour la rendition de ma correspondance avec Mademoiselle Anne-Charlotte de Vermeil.
Peut-être cependant si dans le hasard de ses jours, elle est amenée à jeter un oeil ou deux sur ma modeste blogue, alors reprendra-t-elle le flambeau épistolier. J'en serais fortèze.
Mais d'ici là, nous avons des morceaux en suspens, le feuille-thon qui va reprendre son cours feuilletonesque, l'anthoveaulogie qui de nouveau meuglera dans les chaumières de l'automne, et je suis au bonheur de vous annoncer que j'ai retrouvé dans un bloc concassé de fichiers la presque totalité du contenu jeté dans les oubliettes avant mon départ d'égarée pour la salle de soins. Je suis vaillante maintenant pour les redisposer dans les colonnes entre les deux étoiles et finir par un point.
En attendant ces nouvelles surprises dans la lecture de l'internette, voici dessous ma dernière missive à la brave Anne-Charlotte.

De mon hameau l’avant- dernier jour de ce février l’an 2006
Chère Anne-Charlotte,

Le temps est gris froid mouillé et la porte de ma chambrette grince accompagnant le bruit de mon clavier. J’ai décidé ce jour de répondre aux questions que j’avais ignorées dans vos dernières lettres. Une question est une bonne chose pour moi, elle m’oblige à travailler de mon cerveau par une stimulation extérieure. Je commence à éprouver des difficultés à mettre au jour spontanément ma pensée. Cela est sans doute dû à l’engourdissement de l’hiver dans ma vie.
La première question est : " Où vivez-vous ? "
La réponse est : Ici maintenant entre la terre et le ciel au rez-de-chaussée toutefois dans une maison rénovée partiellement dans un petit village près de la frontière de Belgique. Je ne suis plus à Saint-Venant où je fus attachée sentimentalement mais jamais camisolée. J’ai avec moi quelques cartons de mes archives et une étagère de livres que je renouvelle régulièrement. Je cuisine sur la gazinière avec le gaz de mes tuyaux sous la terre et je dors dans un lit qui mesure 120 cm de large.
La deuxième question est : " Avez-vous des vrais amis ? "
La réponse est : Oui j’ai une paire de vraies amies qui m’écrivent dans l’internet de mon blog, Amel de " La Porte sur le toit " et Yasmine dans une " Ardente patience ". Mais je ne les vis jamais du réel uniquement par des codes sur l’écran de mon ordinateur. Pourtant la chaleur émane. Je n’ai qu’un seul ami qui me donne l’accolade amicale musculaire et vous avez raison de le nommer Lucien Suel. Nous partageons la complicité de littérature et de musique amplifiée avec l’arrière-plan d’un passé fortement chargé d’émotion esthétique et humaine.
La troisième question est : " Est-il soucieux de vous ? "
La réponse est : Oui, Lucien se souvient et se soucie de moi. Il l’a toujours fait même ainsi quand j’étais enfermée dans la ténèbre de mon cerveau en désordre. Il m’envoyait des présents, café et pantoufles, et surtout m’écrivait dans l’éloignement. Grâce à lui, j’ai pu revenir du pays de l’oubli et prendre place dans l’humanité de la terre. Ici aujourd’hui il me rend la visite hebdomadaire et m’apporte les vieux journaux du monde qu’il a déjà lus pour m’informer des progrès dans les bêtises et les signes de l’armageddon en croissance.
La quatrième question est : " Qui vous fait la vaisselle ? "
La réponse est : Je me fais la vaisselle à moi-même tous les matins à la fin de mon petit déjeuner grâce à l’évier de deux bacs et de l’eau chaude de notre cumulus nucléaire. Je suis restée fidèle au Mir qui fait le maximum et qui en même temps est bon pour le nettoyage des ongles et des rides.
La cinquième question est : " Existe-t-elle ? (votre sainte patronne) "
La réponse est : Oui, elle existe. D’ailleurs, Anne-Charlotte, j’en profite pour vous rappeler quelque chose que votre Caprioso de Philosophie ne vous a sans doute pas enseigné, c’est que tout existe. Il n’y a pas de raison, quoi ! Croyez-en mon expérience, je l’affirme en toute hauteur et force, TOUT EXISTE. Et sans aucun doute, sainte Mauricette, qui passe beaucoup de temps perchée en haut de mon armoire de cuisine en formica, d’où elle peut veiller avec attention sur mon petit ménage.
La sixième question porte sur le langage : " Pourquoi une fourchette pour une fourchette et pas un couteau ? "
La réponse est : Dans le langage anglais que j’ai utilisé en grande quantité à une période lointaine de mon existence sur le sol britannique, les aiguilles sont des mains mais les mains ne sont pas des aiguilles. Vous voyez donc qu’une fourchette peut-être un couteau et inversement, en dépit même de l’utilisation que vous en feriez. Ainsi il m’arrive de piquer un cornichon dans le pot qui est en face de moi en utilisant la pointe de mon couteau de même je découpe une portion de l’omelette avec la fourchette. En réalité Anne-Charlotte, cette interrogation que vous formulez innocemment sur le langage est la base de l’existence du monde et je veux dire toute l’existence et par là nous rejoignons ce que j’affirme dans la réponse numéro cinq TOUT EXISTE DANS LA LANGUE. Bien évidemment nous nous conformons au code usuel sinon ce serait la pagaille mais rien ne nous empêche de dire que la fourchette est un cornichon et que la question numéro formica est la réponse au couteau numéromelette. Voici la force du verbe. C’est grâce au verbe qu’en fin de conte ou compte et au total je vis dans le luxe le calme et la volupté pour les siècles du monde.
Il n’y a plus de questions mais j’ajoute encore quelques lignes pour le plaisir.
Je comprends bien vos difficultés avec le bateau du lycée la barque de la famille et l’esquif de l’amour inaccompli mais Anne-Charlotte, vous avez la liberté dans votre tête et vous avez la magie de la baguette du langage dont vous usez avec intelligence et subtilité. Pour ce qui est de vous bourrer la gueule comme vous l’exprimez un peu brutalement, je n’ai pas de conseil à vous donner sinon que les lendemains sont parfois déchanteurs et qu’il vaut mieux bien mâcher les aliments si l’on veut vomir confortablement. Quant à la perte de votre virginité, elle finira bien par arriver avec celui qui la trouvera naturellement. Je pense que dans votre esprit, vous l’avez déjà perdue. C’est juste une mise à jour à effectuer. Oserai-je dire que cela viendra automatiquement ? Qui vivra verra ! D’ailleurs vous le dites vous-même" J’ai l’impression d’être née grande, adulte, vieille.... "
Je vous embrasse donc comme une soeur.
Mauricette
Post-scriptum : Il me semble à la relecture que cette idée de l’existence dans la langue n’est pas sans rapport avec la philosophie de l’évêque Berkeley. Pourquoi n’interrogeriez-vous pas votre Leonardo Philosophe au sujet des théories de Berkeley ? Je serais amusée d’entendre sa réponse.

samedi 5 septembre 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (13)

7ème email d'Anne-Charlotte
10 févr. 2006 15:30
Re: Lettre du 10 février

Ma chère Mauricette
Je devais vous réécrire un mail dans le jour suivant mon dernier mail. Mais, je n'ai pas eu le courage de vous écrire, ce n'est pas que je suis paresseuse mais le coeur y manquait. Vous savez, j'ai souvent mal au coeur. Ce n'est pas la crise cardiaque qui m'attend, mais le mal de vivre. Je le sais maintenant que nous avons lu "le bateau ivre" en cours de français. Je suis en terminale et je prends encore des cours de français... c'est parce que j'ai complètement raté mon bac français l'an dernier... j'ai eu le blocage du crayon, impossible d'écrire une ligne... résultat, moi qui étais une des plus brillantes de ma classe, je me retrouve à la traîne, pour le plaisir de certaines... j'ai appris dernièrement que mes mauvaises notes encourageaient les langues de vipère à dire du mal de moi... en tout cas, je recommence l'option français cette année... je disais donc, j'ai le mal de mer sur le bateau... et je me préoccupe de beaucoup de choses trop lourdes dans la famille... moi aussi, comme vous, j'aimerais être en foyer et ne plus avoir à penser à mes parents, ma petite soeur, mes vacances dans le domaine familial avec tous ces gens que je déteste... je n'ai pas l'impression de grandir mais d'être née grande, adulte, vieille... quand je découvre votre jeunesse, vos parties de plaisir avec tous ces jeunes gens, bien foutus, avec qui vous avez fabriqué vos souvenirs, je vous jalouse... vous avez dû en serrer des coeurs dans vos bras, vous avez dû partager bien des choses au milieu de ce beau monde... Moi, je suis un être solitaire, et je ne veux pas réfléchir à mon avenir.
Je ne me suis jamais bourrée la gueule... j'aimerais tournoyer en l'air... et perdre d'un coup ma virginité qui le plombe...
Je vous aime, Mauricette, je vous aime parce que vous êtes différente, vous ne ressemblez qu'à vous même...
Moi, j'essaie d'être comme tout le monde pour passer inaperçue... je vous l'ai dit, je voudrais vivre avec vous dans votre foyer...
gros bisous

votre anne-charlotte