mercredi 30 décembre 2009

ELEMENT VEGETAL - GROS POISSON (12)

FEUILLE - THON
Douzième épisode
Ceci est le dernier épisode de l'année en cours, ce qui prouve derechef la périodicité mensuelle de notre série sur quatre saisons.

Ce douzième épisode est d'une grande cocasserie. Il n'est cependant pas tout à fait dénué de lourdeurs et de facilités.

Je vous retrouverai l'année prochaine pour la suite et la fin du feuilleton.
D'ici là, passons sans douleur excessive d'une série de 365 jours à la suivante.
Vive Etoile Point Etoile !
C'est une réalisation de Mauricette Beaussart publiée sous une licence créative commune

mardi 29 décembre 2009

JE FAIS PARFOIS CONFIANCE

Je fais parfois confiance à la popularité de la démocratie. Malgré tout, il peut arriver qu'un crucifix mal fixé tombe sur le sol.
Petite, j'appris à l'école que l’Océanie est un continent majoritairement aquatique et à la ferme de mon grand-père, qu'une génisse est une vache vierge.
Quand je me concentre pendant plusieurs minutes, je crois bien que je parviens à faire tourner les aiguilles de l'horloge à l’envers. C'est ma cure de jouvencelle.
Maintenant de nos jours actuels, on peut considérer aujourd'hui que le twist est une danse ancienne (traditionnelle). Quand je suis fatiguée, je peux danser en restant dans mon fauteuil. Je me contente de cligner des yeux.

mercredi 23 décembre 2009

JOURNAL (MEMORANDA)

Avalé par farniente une tranche de veau froid, charmante occupation !
Jules Barbey d’Aurevilly, Journal (Memoranda), Editions du Bateau ivre, mars 1947. (page 388)

ELEMENT VEGETAL - GROS POISSON (11)



FEUILLE-THON
(pour l'édition Télé [Thon], voir sur you-motion)

Onzième épisode

Un épisode véritablement somptueux !
Il est vrai que c'est parfois un peu confus et souvent invraisemblable, mais on ne boude pas son plaisir.

L'interprétation est proprement magistrale, la photographie superbe et la musique très réussie.

mardi 22 décembre 2009

LE BONHOMME DE POLOGNE

ELEMENT VEGETAL - GROS POISSON (10)

FEUILLE-THON
(pour l'édition Télé [Thon], voir sur Délé-tube)
Dixième épisode

Le dixième épisode est très éprouvant, car pratiquement sans intérêt.
Il est certes modérément instructif mais beaucoup trop descriptif.
Mais surtout les idées ne sont pas approfondies.

Nous espérons que pour la période d'abondance de crise qui s'annonce, les réalisateurs feront un effort pour nous proposer du spectacle de la qualité en rapport avec les attentes de nos concitoyens lecteurs habituels des blogs de l'internette qui visualisent le produit de la redevance.

dimanche 6 décembre 2009

ELEMENT VEGETAL - GROS POISSON (9)

FEUILLE - THON

Neuvième épisode

Ce neuvième épisode sous vos yeux en cet instant est à la fois (et même au foie) poignant et instructif, avec une transparente teinte de nostalgie.

Le personnage favori a trouvé une bonne direction et, malgré l'épaisseur de son étoffe, dégage une allure de légèreté.

C'est un travail magistral superbement interprété.
à suivre...

vendredi 4 décembre 2009

ELEMENT VEGETAL - GROS POISSON (8)

FEUILLE - THON
Huitième épisode
C'est malheureusement dommage, mais cet épisode est assez décevant.
C'est un épisode qui est beaucoup trop axé sur la vie privée des personnages.
Tout cela est sans intérêt.
à suivre...

lundi 30 novembre 2009

ELEMENT VEGETAL - GROS POISSON (7)

A la demande en général de notre lectorat indépendant, voici enfin dorénavant la suite de notre feuille-thon.


Ce septième épisode est

distrayant, bien rythmé et bien interprété.

Il est sans doute un peu caricatural,

mais demeure extrêmement savoureux.

à suivre...

lundi 23 novembre 2009

BELLA CIAO

J’ignore ce que les premiers lui trouvaient, j’aurais dû questionner l’un d’eux, mais il se suffisait qu’elle se présente devant leur étal pour déclencher des œillades, sans aucun respect envers moi, comme si j’avais été du mou de veau. (page 77)
Eric Holder, Bella Ciao, Editions du Seuil, août 2009.

mardi 17 novembre 2009

JE ME BATS

Je me bats et puis je me débats. C'est du combat. Quelquefois, en fermant les fenêtres du volet, je me crains un peu des chauve-souris. Ensuite, je rentre dans la cuisine et je règle le thermostat à 9, ça me rajeunit, vers l'arrière. Mais je sais bien qu'on ne revient pas se tremper dans la baignoire en héraclite émaillée.
Dans cet automne de mille neuf, je regarde la pluie en soupirant. Je regarde souvent la pluie parce qu'il pluie souvent. Si j'avais encore un électrophone à disques, j'écouterai la mignonne Sylvie.
Une chose qui est agréable avec les noix qui sont sèches maintenant, c'est que je connais ce que je vais y trouver dans leur intérieur. Un petit cerveau ratatiné comme le mien, mon cerveau cerné de souvenirs, mon cerneau renversé.
On dit aussi un serre-veau pour la collection des veaulumes, mais c'est un no-mot-nyme.
De temps en temps, je relis une fable de La Fontaine. C'est bon pour la circulation, ça me défend contre les maladies encéphalitiques du ver spongiforme et ça me protège des vaccinations de machin et nain.
L’eau que je prends avec mes cachets est incolore inodore et sans saveur.
Il fut le temps passé, oui ça fut, où nous pivotions sur le parquet en dansant le madison grâce à Thomas Edison.

vendredi 13 novembre 2009

PLOUK TOWN

je te déteste comme une tête de veau qui tremblote (p. 113)
Ian Monk, Plouk Town, Editions Cambourakis, septembre 2007.

JOURNAL DU MISSOURI

Le jeune homme qui m’a apporté le veau à Fort George a épousé une squaw, une jolie fille qui vit ici, avec lui. (page 301)
John James Audubon, Journal du Missouri, Petite bibliothèque Payot, 2002.

mardi 10 novembre 2009

LES DJINNS

J'ai entendu dans ma radio que l'inventeur des blue-jeans était trépassé.
C'est dommage, mais il a eu pourtant la longue vie de plusieurs centenaires. 500 ans, c'est beaucoup (encore plus que M. Jünger, mais lui, c'est à cause de son nom).
Enfin, si M. Lévi-Strauss avait encore vécu quelques mois, il aurait eu 501.
C'est trop triste.

jeudi 5 novembre 2009

LES SEPT CHANSONS DE MON MOMENT

A la demande de Monsieur Notbilly qui étanche son chagrin en versant des larmes dans son verre, je propose publiquement la chaîne de mes sept chansons de préférence instantanée et j'invite sept volontaires inconnus à en faire la pareille dans leur blog individuel.
1.
Digging My Potatoes par le prestigieux GRAND BILL BROONZY
2. Don't Treat Me Like A Child par la merveilleuse HELENE SHAPIRO
3. Warm Leatherette par l'extraordinaire NORMAL
4. Re-Bop par l'ensemble mixte de MARIE ET LES GARC
ONS (avec une cédille sous le C mais je n'y suis pas arrivée, c'est comme ça !)
5. Safe As Milk par le génial CAPITAINE COEUR DE BOEUF ET SON ORCHESTRE MAGIQUE
6. Daniéla par les grandes CHAUSSETTES NOIRES
7. L'amour est un bouquet de violettes par le sympathique LUIS MARIANO
(Je dédie cette septième chanson à mon amie Alfonsina V.)

mardi 3 novembre 2009

LA CITE DES FOUS

Ce Bompard, halluciné comme une « bourrique », selon l’expression consacrée, et qu’on ne levait presque jamais, laissait souvent échapper dans ses déjections de gueule (le qualificatif est, je crois, de Vollard, mais il n’en est pas moins juste), les mots de « tête de veau, biribi, les travaux, l’arbi, le gourdin du chaouch, dofer le bicot », etc., etc., toutes expressions qui décèlent, sans aucun doute, un cru unique et les horreurs innommables d’Afrique. page 87
Un jour qu’il traulait par la cambrouse, alors qu’on avait toutes raisons de le croire à l’atelier – il avait 15 ans, et ce n’était pas, bien sûr, à l’école du buisson ou de la rue qu’il avait pu se préparer au joug patronal toujours si dur à l’apprentif – il ramassa une corde qui traînait au bord d’un champ, sans s’apercevoir, sur le moment, qu’il y avait une vache au bout (à cet âge, n’est-ce-pas ? on n’y voit souvent pas plus loin que son nez) ; mais je dis une vache avec son veau, ce qui, évidemment, compliquait un peu l’étourderie du jeune gars. page 124
Marc Stéphane. La cité des fous (Souvenirs de Sainte-Anne)
L’arbre vengeur, collection l’alambic, janvier 2008.

MONNAIE BLEUE

Cet enfoiré est persuadé, à juste raison, de vivre dans un pays de veaux où il est le maître. page252
Jérôme Leroy, Monnaie bleue.
La Table Ronde, collection la petite vermillon n° 319, avril 2009.

mercredi 21 octobre 2009

JE RETIENS MON SOUFFLE

Je retiens mon souffle quand je passe à proximité et à la vue des tours de refroidissement d’une centrale atomique. Je n'ai pas beaucoup de décimètres cubes dans ma poitrine. Et souvent je le sais je bouge en déplacement au milieu des ondes électromagnétiques.
Je me suis toujours efforcée de rester dans la politesse pour répondre aux inquisitions d’un gendarme avec son képi.
Je ne suis pas morte encore, mais revenue et je sais bien qu'à ce moment-là, je ne regarderai pas l'horloge de la dernière heure.
Je rencontre des personnes avec des clous enfoncés ici ou là et ça me fait penser à des images du peintre Goya comme le peloton d’exécution ou les descentes de + ainsi que des variantes brutales du tatouage.

vendredi 16 octobre 2009

LES ORGANES DE LA VACHE

Quand on découpe dans le travers une maman du veau, l'intérieur se déveauoile à nos yeux d'émerveillement. En cliquant le "petit joujou", les organes s'agrandissent du maximum.

dimanche 11 octobre 2009

JOURNAL DOCUMENTAIRE 2002-2007

DEUX VEAUX DANS "JOURNAL DOCUMENTAIRE 2002-2007"
Certains livres ne sont désignés que par un ou deux mots (« Bible », « Merlin », «aHistoire générale », « Jules César », la plupart sans mention d’auteur, mais avec parfois une indication matérielle (« couvert de veau », « relié en parchemin », « en grosses lettres », « couvert de cuir vert »). page 208

Dans un vieux carnet, j’ai retrouvé ce poème énigmatique, daté du 28 janvier 1989 :
METACHIMIE
De Haïti au Dahomey,
De Mai à Août Aïda vit
Dix beaux veaux doux et tutoya
Ce maudit catho couche-tôt.
page 302


Philippe Billé, Journal Documentaire 2002-2007

The Book Edition, 2009.

lundi 5 octobre 2009

UN TRAVAL DES TRAVEAUX


Je remercie mon cher Monsieur Marc Verhaverbeke qui m'autorise la reproduction ici de la photo qui n'est pas anthoveaulogique mais où les veaux se promènent dans les hauteurs des alpages publicitaires et dans la compréhension orthographique des créatifs de la communication financière immobilière et aujourd'hui. On peut voir d'autres travaux (sic) du même sur son blog qui s'appelle en commun "ecrireiciaussimaintenantonarretetout"

jeudi 1 octobre 2009

ELEMENT VEGETAL - GROS POISSON (6)




Ce sixième épisode de notre Feuille-Thon préféré nous charme avec une analyse psychologique des plus fines et une superbe interprétation. Cependant, il nous faut reconnaître qu'il y a aussi quelques longueurs et certaines images trop complaisantes.
à suivre...

mardi 29 septembre 2009

L’EMBLEME DU CROISE

Dans La Nouvelle-Orléans de jadis, on considérait une sorcière de nom de Marie LeVeau comme une véritable incarnation de la sagesse. page 161
James Lee Burke. L’emblème du croisé.
Rivages / Thriller, mai 2009.

LA RAFALE DES TAMBOURS

Le repas se composait de veau en croûte, accompagné de vin de sureau. page 309
Carol Ann Lee, La rafale des tambours.
Quai Voltaire, août 2009.

dimanche 27 septembre 2009

COQ ENTIER NU

C'est le vidéo-club du samedi, mais je n'ai pas pu rester pour le débat. J'étais fatiguée.

jeudi 24 septembre 2009

LA MORT INSTANTANEE

La mort instantanée est-elle un peignoir pour l'été ? un kimono avec ceinture à nouer livré avec le mini-slip assorti ?
Pour ma part, je suis persuadée qu'il vaut mieux passer la wassingue que jeter l'éponge. Le ballottement du fessier laboureur, c'est comme tatouer le trou sombre des pupilles d'un clip subliminal. Juste avant, je me sens la tête anisée comme si j'avais bu un verre de pastis pareil à l'apéritif de la jeunesse quand j'étais assise à la place de la morte. J'imagine : brutalement, un bras qui jaillit à travers le pare-brise securit pour se nicher dans l'ombre rase entre deux rotondités géologiques. Les roues qui mâchent le macadam rutilant. Le sang qui séche au ralenti le long du bras.
Je ne vais pas m'étaler sous le sujet, ni me tendre au flou du tronc et du membre.
Une chose m'apparaît claire dans la brume de l'automne commençant : la volonté dernière du défunt est qu'on la respecte.

lundi 21 septembre 2009

LES VOIES NAVIGABLES

C’étaient des ragots qui se répandaient entre les étals, sur le marché, comme le cri des veaux et des cochons, rien de plus ; ça n’irait pas plus loin. (page38)
Philippe Fumery, Les voies navigables.
Les Impressions Nouvelles Paris-Bruxelles, avril 2003

mardi 15 septembre 2009

ELEMENT VEGETAL - GROS POISSON (5)

Je suis dans le contentement de reprendre la continuité des épisodes. Nonobstant me gêne légèrement l'intitulé (élément végétal - gros poisson) qui est impertinent puisque grâce à l'obligeance de la gentillesse de notre ami Jeff, nous avons à la place de la feuille un gros F tout noir et le thon nageant est remplacé par un oeilleton célestement ouvert. Ce cinquième épisode aurait pu être présenté ainsi : "SIXIEME LETTRE DE L'ALPHABET - OUVERTURE CIRCULAIRE" mais j'étais alors craintive dans l'idée que le Bloggerman puisse bloquer le blog dans l'hypothèse d'un titre beaucoup trop long en lettres.
Mais je cesse la tergi-versation et vous dévoile enfin le 5ème épisode.

Ce cinquième épisode présente quelques notes d'humour, mais les personnages comme l'intrigue sont peu crédibles. C'est un épisode sympathique mais très conventionnel.
à suivre...

mardi 8 septembre 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (14)

FIN DE LA CORRESPONDANCE
VEILLEZ A NE RIEN OUBLIER A VOTRE PLACE

J'ai du chagrin à chagriner mes lectrices et lecteurs, mais je dois vous malheureusement informer que ceci est le dernier des blogages consacré(s) à la correspondance inter Anne-Charlotte, car ici est la lettre que je lui écrivis destinataire et à laquelle ne fut jamais donné sa réponse. Ainsi s'acheva lors et s'achève donc ce jour la rendition de ma correspondance avec Mademoiselle Anne-Charlotte de Vermeil.
Peut-être cependant si dans le hasard de ses jours, elle est amenée à jeter un oeil ou deux sur ma modeste blogue, alors reprendra-t-elle le flambeau épistolier. J'en serais fortèze.
Mais d'ici là, nous avons des morceaux en suspens, le feuille-thon qui va reprendre son cours feuilletonesque, l'anthoveaulogie qui de nouveau meuglera dans les chaumières de l'automne, et je suis au bonheur de vous annoncer que j'ai retrouvé dans un bloc concassé de fichiers la presque totalité du contenu jeté dans les oubliettes avant mon départ d'égarée pour la salle de soins. Je suis vaillante maintenant pour les redisposer dans les colonnes entre les deux étoiles et finir par un point.
En attendant ces nouvelles surprises dans la lecture de l'internette, voici dessous ma dernière missive à la brave Anne-Charlotte.

De mon hameau l’avant- dernier jour de ce février l’an 2006
Chère Anne-Charlotte,

Le temps est gris froid mouillé et la porte de ma chambrette grince accompagnant le bruit de mon clavier. J’ai décidé ce jour de répondre aux questions que j’avais ignorées dans vos dernières lettres. Une question est une bonne chose pour moi, elle m’oblige à travailler de mon cerveau par une stimulation extérieure. Je commence à éprouver des difficultés à mettre au jour spontanément ma pensée. Cela est sans doute dû à l’engourdissement de l’hiver dans ma vie.
La première question est : " Où vivez-vous ? "
La réponse est : Ici maintenant entre la terre et le ciel au rez-de-chaussée toutefois dans une maison rénovée partiellement dans un petit village près de la frontière de Belgique. Je ne suis plus à Saint-Venant où je fus attachée sentimentalement mais jamais camisolée. J’ai avec moi quelques cartons de mes archives et une étagère de livres que je renouvelle régulièrement. Je cuisine sur la gazinière avec le gaz de mes tuyaux sous la terre et je dors dans un lit qui mesure 120 cm de large.
La deuxième question est : " Avez-vous des vrais amis ? "
La réponse est : Oui j’ai une paire de vraies amies qui m’écrivent dans l’internet de mon blog, Amel de " La Porte sur le toit " et Yasmine dans une " Ardente patience ". Mais je ne les vis jamais du réel uniquement par des codes sur l’écran de mon ordinateur. Pourtant la chaleur émane. Je n’ai qu’un seul ami qui me donne l’accolade amicale musculaire et vous avez raison de le nommer Lucien Suel. Nous partageons la complicité de littérature et de musique amplifiée avec l’arrière-plan d’un passé fortement chargé d’émotion esthétique et humaine.
La troisième question est : " Est-il soucieux de vous ? "
La réponse est : Oui, Lucien se souvient et se soucie de moi. Il l’a toujours fait même ainsi quand j’étais enfermée dans la ténèbre de mon cerveau en désordre. Il m’envoyait des présents, café et pantoufles, et surtout m’écrivait dans l’éloignement. Grâce à lui, j’ai pu revenir du pays de l’oubli et prendre place dans l’humanité de la terre. Ici aujourd’hui il me rend la visite hebdomadaire et m’apporte les vieux journaux du monde qu’il a déjà lus pour m’informer des progrès dans les bêtises et les signes de l’armageddon en croissance.
La quatrième question est : " Qui vous fait la vaisselle ? "
La réponse est : Je me fais la vaisselle à moi-même tous les matins à la fin de mon petit déjeuner grâce à l’évier de deux bacs et de l’eau chaude de notre cumulus nucléaire. Je suis restée fidèle au Mir qui fait le maximum et qui en même temps est bon pour le nettoyage des ongles et des rides.
La cinquième question est : " Existe-t-elle ? (votre sainte patronne) "
La réponse est : Oui, elle existe. D’ailleurs, Anne-Charlotte, j’en profite pour vous rappeler quelque chose que votre Caprioso de Philosophie ne vous a sans doute pas enseigné, c’est que tout existe. Il n’y a pas de raison, quoi ! Croyez-en mon expérience, je l’affirme en toute hauteur et force, TOUT EXISTE. Et sans aucun doute, sainte Mauricette, qui passe beaucoup de temps perchée en haut de mon armoire de cuisine en formica, d’où elle peut veiller avec attention sur mon petit ménage.
La sixième question porte sur le langage : " Pourquoi une fourchette pour une fourchette et pas un couteau ? "
La réponse est : Dans le langage anglais que j’ai utilisé en grande quantité à une période lointaine de mon existence sur le sol britannique, les aiguilles sont des mains mais les mains ne sont pas des aiguilles. Vous voyez donc qu’une fourchette peut-être un couteau et inversement, en dépit même de l’utilisation que vous en feriez. Ainsi il m’arrive de piquer un cornichon dans le pot qui est en face de moi en utilisant la pointe de mon couteau de même je découpe une portion de l’omelette avec la fourchette. En réalité Anne-Charlotte, cette interrogation que vous formulez innocemment sur le langage est la base de l’existence du monde et je veux dire toute l’existence et par là nous rejoignons ce que j’affirme dans la réponse numéro cinq TOUT EXISTE DANS LA LANGUE. Bien évidemment nous nous conformons au code usuel sinon ce serait la pagaille mais rien ne nous empêche de dire que la fourchette est un cornichon et que la question numéro formica est la réponse au couteau numéromelette. Voici la force du verbe. C’est grâce au verbe qu’en fin de conte ou compte et au total je vis dans le luxe le calme et la volupté pour les siècles du monde.
Il n’y a plus de questions mais j’ajoute encore quelques lignes pour le plaisir.
Je comprends bien vos difficultés avec le bateau du lycée la barque de la famille et l’esquif de l’amour inaccompli mais Anne-Charlotte, vous avez la liberté dans votre tête et vous avez la magie de la baguette du langage dont vous usez avec intelligence et subtilité. Pour ce qui est de vous bourrer la gueule comme vous l’exprimez un peu brutalement, je n’ai pas de conseil à vous donner sinon que les lendemains sont parfois déchanteurs et qu’il vaut mieux bien mâcher les aliments si l’on veut vomir confortablement. Quant à la perte de votre virginité, elle finira bien par arriver avec celui qui la trouvera naturellement. Je pense que dans votre esprit, vous l’avez déjà perdue. C’est juste une mise à jour à effectuer. Oserai-je dire que cela viendra automatiquement ? Qui vivra verra ! D’ailleurs vous le dites vous-même" J’ai l’impression d’être née grande, adulte, vieille.... "
Je vous embrasse donc comme une soeur.
Mauricette
Post-scriptum : Il me semble à la relecture que cette idée de l’existence dans la langue n’est pas sans rapport avec la philosophie de l’évêque Berkeley. Pourquoi n’interrogeriez-vous pas votre Leonardo Philosophe au sujet des théories de Berkeley ? Je serais amusée d’entendre sa réponse.

samedi 5 septembre 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (13)

7ème email d'Anne-Charlotte
10 févr. 2006 15:30
Re: Lettre du 10 février

Ma chère Mauricette
Je devais vous réécrire un mail dans le jour suivant mon dernier mail. Mais, je n'ai pas eu le courage de vous écrire, ce n'est pas que je suis paresseuse mais le coeur y manquait. Vous savez, j'ai souvent mal au coeur. Ce n'est pas la crise cardiaque qui m'attend, mais le mal de vivre. Je le sais maintenant que nous avons lu "le bateau ivre" en cours de français. Je suis en terminale et je prends encore des cours de français... c'est parce que j'ai complètement raté mon bac français l'an dernier... j'ai eu le blocage du crayon, impossible d'écrire une ligne... résultat, moi qui étais une des plus brillantes de ma classe, je me retrouve à la traîne, pour le plaisir de certaines... j'ai appris dernièrement que mes mauvaises notes encourageaient les langues de vipère à dire du mal de moi... en tout cas, je recommence l'option français cette année... je disais donc, j'ai le mal de mer sur le bateau... et je me préoccupe de beaucoup de choses trop lourdes dans la famille... moi aussi, comme vous, j'aimerais être en foyer et ne plus avoir à penser à mes parents, ma petite soeur, mes vacances dans le domaine familial avec tous ces gens que je déteste... je n'ai pas l'impression de grandir mais d'être née grande, adulte, vieille... quand je découvre votre jeunesse, vos parties de plaisir avec tous ces jeunes gens, bien foutus, avec qui vous avez fabriqué vos souvenirs, je vous jalouse... vous avez dû en serrer des coeurs dans vos bras, vous avez dû partager bien des choses au milieu de ce beau monde... Moi, je suis un être solitaire, et je ne veux pas réfléchir à mon avenir.
Je ne me suis jamais bourrée la gueule... j'aimerais tournoyer en l'air... et perdre d'un coup ma virginité qui le plombe...
Je vous aime, Mauricette, je vous aime parce que vous êtes différente, vous ne ressemblez qu'à vous même...
Moi, j'essaie d'être comme tout le monde pour passer inaperçue... je vous l'ai dit, je voudrais vivre avec vous dans votre foyer...
gros bisous

votre anne-charlotte

mercredi 26 août 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (12)

C'est une étrange procédure de proposer une lecture d'hiver en été, mais outre que cela nous rafraîchit, surtout si l'eau dedans est fraîche d'avance, la seconde outre est celle de ma contradiction espacio-temporelle. Ainsi n'étant pas étrangère à moi-même, je vous souhaite une bonne lecture dans la continuation estivale de notre correspondance passée.
Réponse à Anne-Charlotte.
Mon foyer, le 10 février 2006

Les boulets compressés rougissent et fondent en chaleur et poudre grise dans le petit poêle de fonte noire de Monsieur Godin. Les poussières craquent sous le saphir pendant que Madame Elisabeth Schwarzkopf susurre des romances dessus le piano de Gerald Moore. C’est un plaisir d’amour tandis que j’écris à ma chère Anne-Charlotte d’une insatiable curiosité.
De nombreuses jeunes femmes jeunes filles veulent tout connaître et même quelques hommes de moi. Dernièrement ainsi, l’une d’entre la demi-douzaine qui porte le riche et beau prénom de Laure fut à me demander si l’on m’avait autrefois voituré au bal dans une belle automobile. Oui, nous embarquâmes dans une longue et large voiture jaune de chrome qui portait le riche et beau prénom d’Ariane. Oui, je dansai sur les parquets cirés sous les boules à facettes hypnotiques. Je tournoyai dans la valse et sautillai galopai dans la steppe slave de la polka. J’ai aussi hardiment traversé les salles de bal en martelant des paso-dobles et repoussant devant moi les épaules d’un matador affriolant. J’ai aussi été véhiculée sur les coussins de la Vedette et de la Chambord que conduisaient des rasés de près jeunes gens cravatés de soie et chaussant des souliers gris perle à boucles dorées. Et même ce fut à l’étranger dans des Chevrolet et des Buick longues comme la Micheline qui roule entre Armentières et Hazebrouck.
Mais des revers de ma santé eurent lieu et quand je revins dans le jour du siècle, les modes avaient changé. On pouvait sauter en l’air et tournoyer en étendant les bras et les poings serrés et soudainement se jeter sur les autres danseurs comme des boules de bowling. Ceci s’appela pogo qui était le tango pour punk. A cette époque je me déplaçais dans le tube de Londres entre le 100 CLUB et le Marquee. Je pratiquais la danse avec des All Stars converties crasseuses et trouées. Quelquefois, il m’arriva de même de danser avec une bouteille à la main de bière et dans le bec une Chesterfield ou une Dunhill allumée.
Croyez-vous ça, Anne-Charlotte ? Oui je sais, vous vous dites, elle se défile, la vieille. Elle ne répond pas à mes questions. Oui oui oui oui mais nous avons le temps de notre côté, n’est-ce pas ? Et même si nous ne nous réincarnons pas sur la planète Vénus en compagnie de Marylin Monroe et de Frank Sinatra, nos ectoplasmes parleront pour nous à la surface des cuillères à soupe, des étangs limpides, des miroirs vides et des plaques de tôle inoxydables signées Guy Degrenne qui couvrent les murs des toilettes dans les estaminets et les pubs de l’underworld. Alors oui oui oui oui je prendrai le temps de répondre à vos interrogations questionnifères sur le langage la réincarnation les analgésiques la beauté et les molécules de notre monde.
Je suis très intriguée par l’évocation à l’intérieur de votre lettre dernière du poème sur les chaussettes. J’aimerais delightfully le lire. Peut-être même accepteriez-vous une collaboration ? Je souhaite écrire à quatre mains avec vous sur les pieds. Nous pourrions faire la paire ! Cette semaine, j’ai lu le Livre d’Ezéchiel, c’est plutôt effrayant et je ne recommanderai pas ce déchiffrage aux personnes de fragile constitution cérébrale. C’est curieux que vous me parliez de bac blanc. Je pensais que cet examen des bacs avait été supprimé et que dès lors on pouvait à l’université entrer comme on le voulait ainsi même comme analphabète en voie d’acquisition. J’étais dans l’erreur. Je devrais sans doute acheter un poste de la télévision. Il paraît qu’il y a de nouvelles entraves (chaînes ?) intéressantes avec de la TNT. Je vous souhaite le succès que vous méritez. Portez-le bien, Anne-Charlotte.
Et je signe ici votre
Mauricette et Beaussart.

lundi 24 août 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (11)

6ème email d'Anne-Charlotte
à
mauricette.beaussart@laposte.net
30 janv. 2006 11:20
(pas de sujet)

Ma chère Mauricette

J’ai tardé à vous répondre. Cette semaine, nous avons eu des épreuves de bac blanc. Alors, j’ai beaucoup révisé. Mais, je n’ai pas réussi. Je perds mes moyens. Vous savez, mon sujet de philosophie, c’était : « Pourquoi l’homme peut-il être inhumain ? » Je n’ai pas su quoi dire. Moi-même, je ne sais pas ce que cela signifie d’être un mortel. Ce que vous ne comprenez pas Mauricette, c’est la beauté de mon professeur de philosophie. Il ressemble à Leonardo di Caprio. Alors, je me pâme.
Pour en revenir à la solitude, où vivez-vous ? Avez–vous des vrais amis ? Vous m’évoquez un certain Lucien Suel. Il en a de la chance de vous avoir vue physiquement mais est-il soucieux de vous ? A votre âge, on a souvent besoin d’une aide-ménagère. Qui vous fait la vaisselle ? Ce ne pourrait être votre sainte patronne, quand même… Existe-t-elle ?Je ne connais que vous qui s’appelez Mauricette.
Pour vous parler de mes visions, il me faudrait un vocabulaire spécial. J’ai l’impression d’avoir tout compris sur la réincarnation. C’est prétentieux, je sais. Mais parfois, je vois le monde comme une étendue gluante, jaune et dorée. Des formes prennent vie peu à peu comme si nos molécules avaient une conscience d’émancipation. Cela dit, l’apparition du langage ne cesse de m’étonner… Pourquoi une fourchette pour une fourchette et pas un couteau ? ? ? Vous penserez que ce sont de drôles de préoccupations pour une fille de mon âge. C’est vrai… et c’est pour ça que je m’ennuie avec la plupart des gens. J’ai continué mon poème sur les chaussettes, mais je ne l’ai pas encore mis en ligne. Je vous en reparle, incessamment sous peu (ça, c’est une expression qu’emploie la secrétaire de mon père, incessamment sous peu…)
A bientôt Mauricette,
Je vous écris demain.
Anne-Charlotte

jeudi 20 août 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (10)

Si je suis revenue, c'est que j'étais ailleurs partie et cachée. Dans cet ailleurs comme trou noir, j'ai jeté l'accumulation de première blogue. Puis il y eut une nouvelle terre comme la Révélation. Je réponds aux questions de Lise avec qui je corresponds en commentaires sur la latéralité de ma correspondance avec Anne-Charlotte. Lise me parle de ma biographie à paraître. Dans ce courrier de 2006, je me référence à la biographie malheureusement disparue qui fut écrite dans la blogue. Cependant on la trouve reconnaissable dans l'ouvrage anthologique publié par Le Corridor Bleu, du jeune Charles-Mézence Briseul. Là sont reproduites mes lettres et mes expérimentations de littérature marginale et brute avec tous les poètes septentionaux de la France pour une somme de poésie des fous et crétins, sic c'est le titre sic. Le vrai titre est "Cadavre Grand m'a raconté". J'y ai ma notice biographique et celle d'Alfonsina Vandenbeulque avec qui j'étais dans le stage de soins à l'hopîtal de Saint-Venant. On peut la lire là avec celle d'Ivar Ch'Vavar et Konrad Schmitt et aussi Annie Mols puis Evelyne Nourtier avec des dizaines d'autres du dehors mais dans leur tête. Je préfère que ce soit une autre. Je ne suis pas ma biographe. Mais je sais que je suis dans le livre qui parle de moi et que j'ai lu. J'ai donné l'autorisation pour tous les pays y compris l'U et Récesse de reproduire des pages de mon journal. Mon journal est personnel personnellement écrit dans ma tête monologuant de l'âne et du coq et le retour. Je suis un peu longue et cette introduction explique pourquoi ma biographie n'est plus ici mais dans les limbes de l'internette avec tous les jolis commentaires que je rédigeai pour mes bons et bonnes ami(e)s de mon monespace. Je me donne à la parole maintenant qui répondit en 2006 à Mademoiselle de Vermeil.

29/1/06 14:14
Ma chère Anne-Charlotte,
Je sais bien que j’ai été rude avec vous dans ma dernière épître. Je l’ai regretté mais que voulez-vous ?, j’étais franchement fâchée de vous voir vous pâmer d’admiration devant ce paon philosophe avec ses paraboles même pas dignes de capter l’audience de TF1...
Allez, je vous confidence ceci : c’était peut-être l’oreille de la jalousie qui pointait son nez au bout de mes doigts !
Anne-Charlotte, je vous prie, ne gaspillez pas vos réserves d’admiration. Le coeur est grand et solide mais les poumons sont mous et compressibles.
Vous n’êtes pas seule. En permanence, vous êtes accompagnée par vos patronnes, sainte Anne, la maman de la Vierge et sainte Charlotte, qui est si bonne avec les fruits rouges et n’oubliez pas aussi, votre ange gardien, votre saint Gabriel en personne qui veille sur vous sur vous veille surveille vous comme une caméra vidéo avec son gros oeil à facettes.
Ne me dites pas que tout ça, c’est du roman de gare ! Bien sûr, vous avez lu ma biographie officielle sur mon blog., mais il ne faut pas prendre tout ce qui est écrit là comme parole d’ingénieur SNCF ou d’évangile. Vous aurez remarqué que cette biographie a été rédigée par mon polygraphe ami Lucien Suel qui n’en a jamais été à trois exagérations près. Cela lui faisait plaisir d’inventer des détails incongrus grotesques et je le laissai faire, car, voyez-vous, je n’attache aucune ficelle d’importance à l’opinion publique qui s’intéresse à ma vie privée et, pour parler un peu vulgairement, je m’en baragouine le duc. En revanche, l’épisode que je narrai récemment concernant mon travail de maquillage pour les jerrys punks comme Siouxsie est sang pour sang véritablement authentique.


Anne-Charlotte ! Des visions ! Des vraies visions vous eûtes ! Ah ! j’en tremble et mes jambes tremblent. Dites-moi ! Révélez-moi à moi vos visions comme un papier sensible dans la cuve de ma métaphysique personnelle. J’ai soif de nouvelles visions. Je manque cruellement d’images VRAIES dans ce monde saturé de faux-semblants épileptiques.
L’achèvement de votre missive m’électrifie surprenamment. Une extension invisible ? Caisse ? Vous voulez dire genre .jpg ou .doc, un troisième oeil ou le bras armé de la justice divine. Je commence à croire, chère Anne-Charlotte que vous avez été choisie, une élue trébuchant sur le chemin de ma chaumine.
N’ayez plus de peine à cause de moi. Je vous affectionne et si je vous ai énervée (vénérée ?), considérez simplement que ma colère ne fut que l’effervescence de ma pitié comme le dit cette phrase que j’ai lue dans le Journal.
Enfin, rassurez-vous : la mort n’a pas peur de nous ; pourquoi donc aurions-nous peur d’elle ? Na ! Je vous le demande.
Croyez à mon affection.
Votre vieille méchante, Mauricette

dimanche 16 août 2009

VENT DE PARATRE

Je profite de la trêve des glaciers estivaux pour republier une ancienne annonce qui réémerge superficiellement dans le naufrage de ma blogue trépassée. C'est une pause dans l'échange humain avec Anne-Charlotte mais cependant la raison est aussi qu'elle intervint dans les commentaires du bavardage interbloguant de l'époque.
vent de paratre
"LA PHLOSOPHE"
par
Martn Hedegger

Dedans cet ouvrage on trouve toute la phlosophe sauf "i".

Les commentaires :
co2 a dit...
igel = sangsueigelkott = hérissoninympa = grefferischias = sciatiqueitu = en morceauxiver = ferveur

beouf le boeuf a dit...
Dogène le cynque voulait composer le même, et comme tout le monde sait, n'a jamais rien écrit.(A moins que ce ne soit fredrch netzsche, dans un derner accès de fole...)

Mauricette Beaussart a dit...
Vous êtes beaucoup plus beau dans cette tenue qu'en salopette. Vous voyez, pas un seul "..." dans cette phrase. Fork Georges Pérec ! (je me permets ce gros mot)

Alfonsiiiiiiina a dit...
Hi hi hi Maurcette ! Vous n'aviez pas pensé au "a dit" ! J'en ris, comme dit Fondit !

Philippe[s] a dit...
Et connaissez vous l'auteur de la Flousoufe soufie ?

Mauricette Beaussart a dit...
Je pense que c'est Hamza al Qâdr al Boutchch.

anne-charlotte a dit...
Bonjour maurcetteJe cros que la phlosophe, c'est pas votre truc. Je pense que vous manquez d'amour. Comme le dt, mon prof de phlo, ça vent de netzsche, faut avor beaucoup de chaos en so, pour donner nassance à une étole vvante...Je vous écrs un courrel...

Mauricette Beaussart a dit...
Bonjour Anne-Charlotte.Un jour mon amoureux, c'est passé et même très passé, m'a offert une étole en peau de castor. L'odeur très forte me suffoqua. Notre amour cessa dans l'année.Je constate, Anne-Charlotte que votre professeur de phlosophe a toujours une aura importante.Concernant l'auteur de Zarathoustra, vous trouverez une note à son sujet dans le passé de ma blogue : Là !J'attends votre message dans le calme et la douceur de mon âge ancestral.

samedi 8 août 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (9)

Je suis du côté du bonheur malgré la gravitude du courrier suivant, puisque j'apprends l'enthousiasme des lectrices dans ma blogue sur notre correspondance passée et amicale. La merveilleuse Lise propagandise l'échange avec ma jeune amie. Je lui témoigne ma reconnaissance bistellaire et pointue.
Cinquième EMAIL d'Anne-Charlotte
18 janvier 2006, vers 23h
Madame Beaussart,

Je dois dire que votre dernier courrier électronique m'a vraiment agacée, j'étais vénère comme l'enfer, franchement, j'étais déçue, alors j'ai préféré calmer ma rage avant de vous répondre... et puis, je me suis dit tout de go, pourquoi écouter les baragouinements d'une vieille méchante??? Vous accusez mon professeur de philosophie de trou presque duc et puis vous ne croyez en rien à ce qui se passe en moi. Je me suis vraiment sentie seule au monde, moi qui croyais que vous étiez mon amie.
J'ai l'impression que vous avez énormément souffert dans votre vie pour ne pas avoir assez de temps... votre biographie n'est peut-être qu'un vulgaire roman de gare. Je suis sûre que vous n'êtes jamais allée à siousix home. Vous m'avez mentie. Et na.
En même temps, je regrette ce que j'ai à vous écrire parce que je vous aime bien. Je vois qu'on a été toutes les deux des représentantes de la Vierge sur terre, ça devait bien vous aller la couronne de roses... Moi quand j'étais jeannette, parce que j'ai été scout toujours, j'étais l'ange Gabriel quand on jouait la crèche pour Noël.
N'empêche que j'ai eu de vraies visions, mais vous ne me croirez pas comme vous n'avez pas cru au coeur qui pousse en moi... j'ai une extension invisible... AH si vous saviez Mauricette... J'ai peur de mourir.
A bientôt
quand même...
Anne-Charlotte

mercredi 5 août 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (8)

Deûlémont, le 17 janvier 2006
Ma chère Anne-Charlotte,
Vous me demandez un effort surhumain. Je n’ai jamais noté mes rêves et quant à tout ce que j’ai accompli entre 17 et 60 ans... Souhaitez-vous que je rédige mon autobiographie ? J’ai fêté il y a peu mon 75ème anniversaire et il me faudrait soustraire quelques années précieuses au temps qui m’est peut-être imparti pour venir à bout d’une telle tâche. J’ai été récemment approchée par un écrivain qui souhaite rédiger une telle biographie mienne mais bien qu’ayant de la sympathie pour cet homme et son projet, je n’ai encore clairement accepté et voilà qu’à votre tour vous souhaitez connaître de ma vie cachée. C’est comme ce Monsieur Berlol que je ne connais ni de Dave, ni de dents, qui me demande de donner des détails sur ma vie à Londres avec Siouxsie et ses Banshees. Mais ce n’est pas parce que je suis une personne âgée selon les critères de l’organisation étatique que je ne me considère pas d’avenir. En ce moment même avec mon Etoile Point Etoile je suis en train d’accomplir une oeuvre considérable qui est à peine ébauchée car je souhaiterai rassembler sur ma blogue une quantité illimitée de dossiers et de fichiers sur la compréhension du monde tout entier d’aujourd’hui dans le fonctionnement réel. Et ce n’est pas un entremets, croyez-moi !
Pour faire brève, je ne répondrai pour commencer qu’aux deux extrémités de la question. J’ai eu 7 ans en 1940. J’habitais Haverskerque et j’ai vu le défilé dégingandé en sarabande des soldats alliés pourchassés par les avions d’Adolf Hitler qui se dirigeaient vers Dunkerque. J’ai vu un cheval mort pourri devant la grange de Pépére et une moto crevée renversée dans son essence devant la menuiserie de Papa. En 1940 j’étais comme vous une enfant de Marie et je portais une couronne de roses dans les cheveux le jour de l’Assomption. J’ai eu 50 ans en 1983. Cette année-là, j’ai découvert la première version de Windows et pendant mon stage informatique à la MJC, j’ai appris à utiliser le traitement de texte qui s’appelait Sprint. C’est en 1983 aussi, tout à fait confidentiellement que j’ai atteint le seuil inférieur de la ménopause et que je fus débarrassée de tous les troubles liés à la température.
Pour ce qui est de mon séjour à Londres, je ne vous en dirai rien pour l’instant. Sachez seulement, ma petite Anne-Charlotte que j’y fus sur les traces de Rimbaud, de Germain Nouveau et de William Burroughs. Rappelez-moi de vous en reparler à l’occasion.
Vous me demandez aussi de déclarer ma folie pour une personne. La seule personne dont j’ai été follement folle fut moi-même et cela m’a coûté très cher puisque je méritai l’enfermement dans la psychiatrie à contraintes médicamenteuses et de bondage. Horrible ! Je ne souhaite cela qu’à mes ennemi(e)s.
J’ai lu votre histoire du professeur de philosophie qui raconte une histoire. C’est un peu une mise en abîme et j’ai pensé au bout d’un moment que je projetterais avec plaisir votre professeur dans le trou noir de sa bêtise inconséquente. A mon avis ce professeur de philosophie est un nain du cerveau qui serait plus utile à la société à l’intérieur d’une caverne de pompiers.
Quant à vous, Anne-Charlotte, avec votre impression d’être envahie par je ne sais quel succube qui parlerait par votre bouche, vous me semblez faire la preuve de beaucoup de légèreté d’insouciance. Oui, bien sûr, la connaissance du coeur est peut-être le début du chemin mais ce sera d’abord pour le futur cardiologue ou le futur boucher-charcutier ou pour le Petit Poucet. Je préfère dire que la connaissance du chemin est peut-être le début du coeur. De même : « Connais-toi toi-même ? » cela résonne dans ma tête saccagée comme le bégaiement d’un australopithèque assoiffé. Peut-être direz-vous que mon privilège de l’âge ne m’empêche pas d’être méchante ou stupide et vous avez raison, vous avez raison au moment où vous le dites et c’est vous qui le dites dans votre bouche avec votre coeur qui pousse par derrière. Alors, Anne-Charlotte je vous suggère d’utiliser la forme affirmative et de ne poser qu’une question à la fois. Et maintenant je vais essayer de m’asseoir dans la machine à remonter le temps pour retrouver quelques escarbilles à sauver de mon tas d’années usées, à travers ce qui fait la consistance de ma vie, la trinité de la douleur, du mystère et de la drôlerie. Ne me trouvez pas dure. Je suis une personne âgée qui refuse de décliner.
Sur votre blog, j’ai beaucoup aimé le petit poème à propos des chaussettes. Ne vous forcez pas. Restez calme. Je vous souhaite une bonne fin de semaine.
Mauricette

vendredi 31 juillet 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (7)

Quatrième E-MAIL d'Anne-Charlotte,
le 16 janvier 2006, vers 12h.

Chère Mauricette,

Je me demande quels étaient vos rêves et ce que vous avez accompli entre 17 et 60 ans. Avez-vous déjà ressenti quelque chose de fou pour une personne ? Quand vous êtes allée à Londres, était-ce pour apprendre la langue ou parce que vous étiez tombée amoureuse ? Comme je vous l’ai dit, j’ai une petite soeur. Elle a 8 ans, presque dix ans d’écart et déjà, je l’envie d’être plus jeune que moi. Si c’était à refaire, j’aurais choisi une autre école et j’aurais fait de la danse. Maintenant, quand je lève la jambe, ça me tire tellement dans les muscles que je sais que je ne serai jamais danseuse. L’autre jour le prof de philo a raconté cette histoire : « Il était une fois un jeune homme qui menait la grande vie. Il avait beaucoup d’argent, il réussissait tout ce qu’il entreprenait. Un jour, il décida d’acheter une Ferrari rouge. Il roulait à toute vitesse sur les chemins de campagne. Il aimait les femmes et claquant des doigts, il avait le choix, aucune ne lui résistait. Un jour, avec sa Ferrari rouge, il s’arrêta dans une station essence. La pompiste était jolie. Quand il sortit sa carte American express, qu’il tapa son code, il fut satisfait. Il croyait que la jolie jeune femme succombait à son charme. A son insu, c’est lui qui se vit tout entier dans ses yeux bleus d’opaline. Les battements de son coeur s’accélérèrent. La jeune femme lui tendait le ticket de caisse. Il se surprit à trembler. Il comprit que la pompiste lui plaisait plus qu’il n’y songeait et voulut lui proposer de boire un verre. Elle refusa. Il insista. Mais elle lui tint tête. Il en fut troublé. C’était la première fois qu’on lui disait non. Pour la première fois, quelque chose en lui – une certitude que la vie devrait être comme il pensait, s’effondra. Devant la jolie femme, il éclata en sanglots comme un bébé. Celle-ci lui rit au nez et le tança :"L’amour ne s’achète pas. Avant de sortir ta carte bancaire, tu ferais mieux de connaître ton coeur." » Le Prof arrêta ici son histoire et nous demanda quelle en était la morale. J’ai levé mon doigt et me suis exprimée ainsi : « La semaine dernière, on a étudié Socrate qui disait connais-toi toi-même... La connaissance du coeur est peut-être le début du chemin... » Le Professeur m’a félicitée. Moi, je n’avais pas l’impression que c’était moi qui avais parlé mais quelque chose en moi de plus grand que moi... Aujourd’hui, je me demande ce qu’est la connaissance du coeur. Est-ce lorsqu’on est amoureux ? C’est pour ça que je vous pose toutes ces questions. Vous avez le privilège de l’âge.
Merci Mauricette,
Votre Anne-Charlotte.

mardi 28 juillet 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (6)

Aux ami(e)s et abonné(e)s, ou sans, je rentre à l'instant juste passé de mes villégiatures diverses de cet été sur les plages sablonneuses entre les estivant(e)s pour reprendre la publication ininterrompue légèrement de mes lettres retrouvées dans le mélange d'échange avec ma chère brave estudiante d'Anne-Charlotte.

15 janvier 2006
Ma chère Anne-Charlotte,
Ava avunave çavertavainave avépavoquave j’avavavais davéavelavoppavé avune favaçavilavitavé avà pavarlaver aven javavavanavais mais je n’ai pas réussi à m’acclimater à ces nouveaux mots en provenance de l’argot verlan des quartiers urbains et suburbains. Aussi, je ne kiffe pas trop les mots comme kiffer, hype, plusplus, kippa ou webcam. En dépit des apparences, j’ai un côté conservateur. Mais je ne vais pas m’attarder à la linguistique beaussartienne. J’aime bien l’idée que je sois apparue dans votre existence en sortant d’une lampe de poche. Wonder ne veut-il pas dire Merveille ? Et comme je vous l’ai dit déjà, de Merveille à Vermeil(le), la proximité est proche. Je ne saurais pourtant exaucer vos voeux, tout juste vous présenter les miens de bon souhait et de bonne sincérité au seuil de la nouvelle année qui verra fleurir le dix-huitième printemps de votre majorité virginale.

Je conserve pieusement le secret de votre frayeur dans le noir. N’hésitez pas à caresser d’un doigt léger l’interrupteur de votre lampe-torche en pensant fortement à moi et je prendrai mon envol du fond de la nuit pour venir me suspendre au plafond de votre chambrette et veiller sur votre sommeil rêveur ; métaphoriquement, s’entend.
Un de mes cauchemars favoris est justement celui-ci : je rêve que je rêve que je rêve et puis je me réveille et je me vois collée au plafond au-dessus de mon lit avec de la bave phosphorescente qui coule doucement de mon dentier entrouvert, et finit par se solidifier en arc de cercle au-dessus de ma courtepointe étoilée, comme un ectoplasme créant un pont entre mon dentier virtuel et mon verre à dents sur la table de nuit en marqueterie.

En fin de compte, je ne suis pas encore décidée à utiliser les nouvelles oreillettes, j’ai peur de m’enfoncer des choses dans les oreilles. Dans l'hôpital de ma maladie, j'ai connu une vieillarde qui s’est enfoncée un thermomètre médical dans l’oreille et le mercure s’est répandu dans son cerveau. Elle avait la tête lourde et elle en est morte. A un moment elle avait été obligée comme vous de répondre à la question : "Que voulez-vous faire dans la vie ?" Et elle aurait été incapable de répondre ou de simplement prévoir qu’elle deviendrait une morte à la tête pleine de mercure. Enfin, ce n’est pas très gai, mais que voulez-vous, moi non plus, je ne suis pas très gaie en ce moment. J’ai reçu une lettre menaçante de l’administration. Je vais être obligée de me faire dépister par les cancers du sein. A mon âge, ce n’est pas drôle. J’aurais préféré que l’on s’occupe de ma cervelle mais l’administration n’en a pas. Pourtant entre 17 et 60 ans, il me semble que j’ai accompli beaucoup de choses. Le problème c’est que je suis très occupée et je n’ai trop de temps à consacrer à l’exploration de mes souvenirs. Je m’occuperai de trier tout ça quand je serai morte, c’est comme regarder toutes les cassettes vidéo qu’on a enregistrées ou écouter toutes les cassettes audio des bonnes émissions de la culture radiophonique ou lire tous les livres qu’on a achetés. La vie vivante est un peu courte pour à la fois vivre et revivre. On est bien obligé de choisir. Je connais Rimbaud. Je le connais surtout par l’intermédiaire de mon amie Alfonsina qui a écrit pendant son traitement psychologique toute une série de poèmes à partir de ses poèmes à lui, c’est souriant, il y a Mes troènes, Sensations du vieillard et L’Eternit qui est mon préféré. Je vous le recopierai un de ces jours.

On peut écrire n’importe quelle bêtise sur son carton à dessin, jusqu’au moment où on est frappé par la foudre ou par le téléthon et là on est nettement moins fier. On peut aussi choisir entre "Dieu est mort" ou "Dios est amor". Pour ma part, j’ai un autocollant (un sticker ?) sur mon ordinateur qui dit "Vieux est mort".

J’espère que votre médaille est en vermeil. Un jour vous direz "J’ai perdu ma médaille", c’est à pile ou face. Je pense que vous vous tracassez beaucoup à propos de la sexologie. Laissez faire les choses ! Evitez de focaliser votre attention sur tout ce vocabulaire sexuel. Il n’y a pas d’âge pour faire la moue. Au lieu de "jouir" dites "respirer", au lieu de "préservatif", dites "moulin à légumes", au lieu de "pilule" dites "branchage", etc, etc, vous verrez, vous vous en porterez mieux. En tous cas, je ne vous ai jamais dit que Pollock avait tué ses parents en les noyant dans la peinture. Soyez plus rigoureuse dans vos recherches. Pour l’apéritif, je prendrai un single malt. J’ai trois marques préférées : Lagavullin, Knockando et Talisker. Mon docteur général m’a fait goûter un Cardhu mais je ne suis pas convaincue. A consommer avec modération, ma chère Anne-Charlotte.
Mauricette qui vous salue avec votre médaille.

jeudi 16 juillet 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (5)

Anne-Charlotte
Troisième E-MAIL, le 11 janvier 2006, vers 18h.

Chère Mauricette,
Votre mail m’a fait kiffer... Je ne m’attendais pas à une réponse de vous si gentille. Je suis contente que vous aimiez mon nom. Pour moi, il n’est pas très hype, comme disent les copines. Borissette Mozart, ça vous irait bien, ça ressemble à un nom de génie, et ce matin vous l’êtes, vous sortez de ma lampe de poche. J’en ai toujours une sur moi. Dans mon sac, sous mon oreiller... C’est un secret entre vous et moi, personne ne doit savoir que j’ai peur du noir, hein, parce que je ne veux pas qu’on m’appelle bébé. Vous êtes mon amie, vous avez cliqué pour que je le sois, alors vous ne direz rien à personne. Vous avez l’air original, je serais curieuse de vous voir sans casque. En matière d’oreillettes, je peux vous conseiller, ça me donnera l’occasion de parler à Johan, le plus-plus, son père est chef de rayon à la fnac et s’y connaît très bien en informatique. J’ai hérité de beaucoup de tares. Je suis allergique au gluten. Les merveilleuses Charlotte et Pompadour que vous me vantez avec gourmandise, je ne pourrai pas les manger, sniff... Je veux bien vous regarder les cuisiner devant moi et me dire quel goût elles ont. J’ai pensé m’acheter une webcam. Je sais bien que vous n’avez pas de boule de cristal. Avouez que ce n’est pas facile quand on a 17 ans et que les professeurs vous demandent, parce que c’est l’année du bac, ce que vous voulez faire dans la vie. Moi, je leur réponds que j’ai déjà 60 ans et que je ne veux pas vivre entre 17 et 60 ans. Cela m’angoisse de remplir ce temps comme on remplit son cahier de texte, c’est fatigant. Bâiller avec un prince charmant ne me fait pas rêver. A l’école, on a étudié le poème de Rimbaud. Il dit qu’on n’est pas sérieux quand on a 17 ans. Je ne suis pas d’accord. Dans la classe, la mode c’est d’écrire sur les pochettes de ses cahiers que Dieu est mort ou de porter un foulard ou de mettre une kippa ou d’avoir un tee-shirt du Che. Moi, j’ai une médaille de la vierge qui pend autour de mon cou, ça date de mon baptême, comme un talisman. Le jour où je ne serai plus vierge, si ça m’arrive un jour, je l’enlèverai. En attendant, maintenant, je sais quoi faire.... Je vais interroger Google sur les chaussettes en caoutchouc et Brise la pastille... Quand même, je sais comment ça marche, j’ai eu des cours sur la reproduction des grenouilles et autres animaux de la terre... Quand les copines disent que leur prince les a fait kiffe kiffe jouir et j’ai crié, je me demande ce que ça veut dire... Sur google, il faut user d’un vocabulaire choisi... Là je parle comme ma grand-mère... Elle a toujours son vocabulaire choisi... c’est un moyen indirect pour obtenir ce qu’elle veut... Par exemple, si elle dit à ma mère, "vous êtes jolie ce matin", ça veut dire : ? « Est-ce que vous pouvez m’acheter un bouquet de roses blanches, et puis si cela ne vous dérange pas; faire un détour chez La durée et me prendre quelques macarons au pralin ? » Moi, je fais la même chose avec google... puisque mes parents ont bloqué toute recherche sexuelle sur internet, ils pensent qu’il n’y a que ce mot clé, sexe, mais c’est faux... Je détourne leur surveillance par mon vocabulaire choisi. Une fois, en écrivant isolation acoustique, je suis tombée sur des sites pornographiques... C’est pas mon truc. J’ai tout de suite décliqué. J’avais honte... Mais si j’écris confettis, je tombe sur des blogs de filles, et là j’en apprends beaucoup. C’est comme ça que j’ai appris comment on embrasse avec la langue. Vous savez, on croit que je suis heureuse et sage... Je vais prendre modèle sur Pollock, je vais tuer mes parents quand ils seront allongés sur l’herbe au prochain pique-nique de famille. Vous aimez les cacahuètes ??? Un soir, on pourrait boire l’apéro en comptant les premières étoiles point étoiles ;o)...
Je suis contente aussi que la canicule ne vous ait pas tuée et que vous ayez une cave pour les canicules futures parce que ça va chauffer.
Votre Anne-Charlotte.

à suivre...

vendredi 10 juillet 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (4)

J'abandonne l'idée de nettoyer mon plafond par le rayonnement de ma fiixité oculaire. C'est juste une autre façon d'assurer un torticolis express. Alors voici ma première vraie lettre à la jeune dix-septenaire de Vermeil en janvier 2006. (M.B.)

Ma chère Anne-Charlotte,
Quelle avalanche ! Quelle énergie ! Un blog, des commentaires, deux emails !

J’admire votre fougue juvénile. J’ai commencé par visiter votre blog. Une visite rapide puisque vous êtes au bal des débutantes. Rapide mais instructive. Dès l’abord, cinq révélations ! Il est curieux de voir comme cette chaîne pyramidale s’est développée venant d’horizons virtuels différents puis s’éloignant dans d’autres espaces de l’internet.

Je vous réponds ici un peu à veau l’eau (la faute est intentionnelle puisque j’ai entrepris dernièrement la tache pharaonique d’élever un monument littéraire au veau dans la littérature mondiale). Personne ne choisit son nom, il est vrai. Ainsi au lieu de Mauricette Beaussart, j’aurais pu m’appeler Maurice Boissard ou Borissette Beaux-Arts. Vous portez un patronyme merveilleux et je le dis sans flagornerie ni contrepèterie. Anne-Charlotte de Vermeil. La Charlotte est avec la Pompadour une des meilleures races de pommes de terre que je connaisse et elles sont loin de la fin, elles continueront à germer et à accumuler de l’amidon. Anne fut chantée par Francis Jammes et par sa sœur. Quand à Vermeil, c’est un nom qui figure sur toutes les cartes. Soyez fière de votre nom et de vos origines. L’Auvergne est le cœur de notre beau pays dans sa profondeur et sa hauteur. C’est aussi le château d’eau de vie de la France.

Vous avez le courage d’aborder le thème des amours adolescentes et je vous dis « N’ayez pas peur ! », les princes charmants ne sont pas tous de grands demeurés. L’important est qu’ils soient propres sur eux et à l’intérieur. Il faut être hygiénique et sérieux quand on a dix-sept ans. Quant à vos amies qui ne parlent que de poils superflus, ne vous sentez pas obligée de les caresser dans le bon sens et gardez votre intégrité capillaire. On parle de réchauffement planétaire mais les choses peuvent changer.

J’accepte volontiers votre amitié même si à l’origine elle se fonde sur un sentiment photographique. Vous savez, cette photo ne me rend pas tout à fait justice. Depuis qu’elle a été prise, j’ai un peu changé. J’ai remplacé mon casque d’écoute par une clé usb reliée à des petites oreillettes et je porte des lunettes. Nous voilà un point commun ! Ceci dit, je laisse cette photo sur ma page d’accueil parce que j’ai oublié la façon dont on peut la changer et puis mes visiteurs y sont habitués.

Au moment de la canicule, je dois dire que j’ai jubilé. Je passais mes journées dans la fraîcheur de l’ancienne cave à légumes en écoutant les bilans de la radio nationale. Je sortais uniquement la nuit pour regarder les étoiles et m’allonger dans la fine rosée qui descendait sur la pelouse jaunissante et pelée. Je pensais à toutes ces vieilles personnes qui allumaient des nouvelles étoiles dans le grand ciel de l’univers divin et je me disais que l’argent dépensé pour les retraites serait plus abondant pour les survivants...

Si je résume un peu ce que je sais de vous après ces quelques jours, vous volez du chocolat, vous trichez en mathématique, vous souhaitez la mort de vos parents et de votre grand-mère et vous aboyez comme un chien. Sous un aspect de petite jeune fille aux plumes d’oie blanche, vous cachez une détermination solide, une opiniâtreté bouleversante et un cœur de lion. En revanche quand vous parlez de pilule et de préservatif, je pense que vous vous moquez de moi. Consultez donc les pages de votre google en tapant « chaussette en caoutchouc » ou bien « prise de la pastille ». Bref je ne suis pas une diseuse de bonne ou de mauvaise aventure. J’accepte votre amitié et une petite praline de temps en temps mais personne ne doit compter sur moi pour indiquer l’heure ou la route. Je suis trop occupée à vivre mon passé futur et mon futur passé aujourd’hui et maintenant.

Encore une chose. Jackson Pollock peignait la plupart du temps sur une surface horizontale. Il utilisait des paniers percés pour faire couler la peinture sur la toile. Aussi, le mieux pour vos parents n’est sans doute pas de les coller au mur (je sais que cela s’est beaucoup fait) mais plutôt de les allonger dans l’herbe. Il a beaucoup plu depuis la canicule terminée. De nouveau, les prairies sont grasses et verdoyantes. Les troupeaux paissent et nous les surveillons d’un œil bleu et las.

Votre Mauricette.

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (3)

La jeunesse est subtile, rapide dans l'éxécution des mouches et des tâches qui causent des taches. Voici encore Anne-Charlotte qui se dévoile mais je promets de lui répondre et c'est déjà fait fait. Demain je publierai ma réponse en personne. Ou même cette après-midi. Avant ceci, il faut que j'essaie par la pensée de nettoyer mon plafond. Et j'ai besoin de concentration et de focus. (Moe Reset)

BLOG Anne-Charlotte, le 11 janvier 2006

Cinq choses peu connues à mon sujet.


1) Moi, ce que je vais vous dire, peu de gens le savent. Quand on a étudié la Révolution française à l’école, j’ai compris qu’on en voulait aux aristocrates. Je m’appelle Anne-Charlotte de Vermeil, moi, je n’ai pas choisi mon nom. Heureusement que mes parents ne m’ont pas appelé Laure, j’aurais ressemblé à une médaille olympique. J’ai appris dernièrement en fouillant dans les caisses d’archives du domaine familial de Saint-Cernin en Auvergne que ma famille n’était pas d’une lignée très noble, ça m’a rassurée. Je sais maintenant qu’après la Révolution, mes aïeux ont acheté leur particule. Mon vrai nom, c’est Anne-Charlotte Marie Elisabeth Vermeil, c’est plus joli sans « de », vous ne trouvez pas ? Au lycée, les autres m’appellent la « Redede ».... Au fond de mon cœur, je suis comme tout le monde.

2) Je n’ai jamais dit « je t’aime » et je n’ai jamais embrassé de garçon. Cela me tracasse beaucoup. J’ai 17 ans et 9 mois. Si je regarde les statistiques, ça me fait peur. j’ai dépassé la moyenne nationale de l’âge du premier rapport sexuel, 15 ans. Moi, je ne rêve pas du prince charmant, j’en ai assez des grandes demeures. Je ne veux pas paraître idiote non plus. Je surfe sur les blogs des filles, et j’apprends par cœur les descriptions de baiser avec la langue, c’est très instructif.

3) L’autre jour, j’ai triché pendant le contrôle de mathématiques. Mon voisin de table, Kevin, a la bosse, un vrai dromadaire du calcul. Il a toujours les meilleures notes. Je n’y peux rien s’il est gaucher et que son brouillon touchait presque ma copie. Comme j’ai des lunettes et que je louche un peu, le surveillant n’a rien vu.

4) J’aimerais bien avoir une vraie copine de cœur. Au lycée, je suis dans une bande de filles, je n’ose pas parler, j’écoute. Elles ont toujours plein de trucs à raconter. Par exemple, elles s’épilent toutes les sourcils, les aisselles et plus bas. Jennifer va à l’institut. Natacha utilise le rasoir de son père. Léa s’épile avec l’appareil électrique de sa mère, en cachette, elle dit que ça fait pas mal, moins mal que la cire chaude. Moi, les poils, ça ne me dérange pas. Je n’aime pas être en jupe, et puis on me prend pour un garçon manqué. On a eu un cours d’éducation sexuelle, la semaine dernière pour commencer l’année en étant responsable. Le professeur a insisté, il faut être responsable de ses actes. Johan, le garçon plus-plus de la classe, m’a dit que je devais préférer les filles. N’importe quoi !

5) Je suis hyper too much contente d’avoir mon blog. J’en ai parlé à personne. Hier, trois personnes l’ont visité et on m’a envoyé cette invitation. Je peux parler de moi, je me demande qui me connaît vraiment. Mes parents croient que je surfe sur internet pour mon orientation professionnelle. C’est bientôt le bac...

jeudi 9 juillet 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (2)

Anne-Charlotte
Deuxième E-MAIL, le 11 janvier 2006, 18h01

Chère Madame Beaussart,

Je vous remercie de votre commentaire sur le blog, si rapide. J’ai toujours un peu le trac quand j’écris des trucs que tout le monde peut lire, surtout que vous avez beaucoup d’amis. Cela me rassure, vos propos sur la chocolat. Je ne vous ai pas tout dit. j’en vole souvent au monoprix, le côte d’or aux noisettes, extra. Je suis une vraie chocolat maniaque ;-). Votre conception de l’art contemporain m’a bien fait rigoler. Mon prof de français nous tient toujours des discours sur les artistes comme s’ils étaient sortis de la cuisse de Zeus. Je ne connais pas Pollock. J’ai interrogé Google. Wahouououou.... Il a l’air un peu ouf-louf, Pollock le Plouf. J’ai eu une idée. Si je tue mes parents avec une pelle on pourra m’appeler Pollock. Le truc, c’est qu’il faudrait que je les tue devant un mur vierge. Or à la maison, il y a partout des portraits de famille. Moi, je ressemble au plus moche, un aïeul de la fin XVIIIème. Ma mère me dit souvent que j’ai la tronche d’une fin de race. Quand elle me dit ça, j’aboie, elle devient toute rouge et contient sa rage. J’en rajoute une couche, j’assume que les chiots naissent des chiennes. Elle est furieuse. Je suis nulle en science de la vie et de la terre. J’ai l’air méchant, attention, je n’aboie pas devant un chat en rut, je n’en ai jamais vu. J’ai beaucoup à apprendre. Les filles de la classe expliquent comment elles mettent un préservatif, ça n’a pas l’air facile. Entre nous, je ne vois pas où placer la pilule. Si j’explique qu’elle se met au fond du caoutchouc, vous pensez qu’elles vont se moquer de moi ??? Faut que je vous avoue, Madame Beaussart, je suis innocente, blanche comme colombe dans la Bible, et ça fait l’objet de railleries, on croit que je sors des nuées. A 17 ans, c’est normal et naturel d’avoir fait l’amour avec un garçon, mais pas pour moi, parce que je ne sais même pas ce qu’est l’amour.

A bientôt, Madame Mauricette,

Votre Anne-Charlotte

jeudi 2 juillet 2009

MA CORRESPONDANCE AVEC ANNE-CHARLOTTE (1)

Mes bon(ne)s ami(e)s de l'internet(te), vous êtes dans le souvenir de mon ancienne blogue avant ma chute et sa destruction inconsidérée dans la maladie qui me saisit. On me le raconta. Dans les archives de ma clé, j'ai trouvé toute la correspondance de lettres que j'échangeai avec la jeune amie Anne-Charlotte qui me toucha beaucoup dans sa juvénilité d'enthousiasme. Elle me donne volontiers son accord de la publication sur les deux étoiles et le point. C'est un monde. Je pratiquerai en plusieurs fois cette correspondance qui s'échelonne seulement sur les mois d'hiver 2006 en janvier et février de cette année-là. Aujourd'hui dans l'historique, voici le premier message électronique. Or donc se fit attendre ma réponse mais dans ce temps, j'en vins à publier les 5 choses peu connues de ma vie antérieure et il se trouva l'occasion d'un échange avec Anne-Charlotte dans les commentaires qui les suivirent. Pour la vérité et qu'on ne reste pas confus de ma publication, je laisse à vos yeux tous les commentaires des ami(e)s lié(e)s de cette époque.


Anne-Charlotte
Premier E-MAIL, le 11 janvier 2006, 16h23.
Chère Madame Beaussart,
Quand je vois votre photo, je rêve de devenir votre amie. Vous ressemblez à ma grand-mère mais en version sympathique. Ma grand-mère, je ne l’aime pas. Vous, j’ai envie de vous aimer. Vous avez intégré l’informatique dans votre quotidien. Vous êtes une blogueuse. Vous n’êtes pas comme tous ces vieux comme ma grand-mère, qui auraient dû mourir pendant la canicule, encore plus nombreux, et qui se plaignent toujours du progrès. Vous êtes une vieille de votre temps comme je suis jeune et toujours un peu rêveuse.
Je vous invite à visiter mon blog : http://anne-charlotte-v.canalblog.com
Vous comprendrez mieux ce que je veux vous dire.


Mauricette Beaussart
Extrait de son blog le 11 janvier 2006
On m'a invitée à participer à une chaîne de jeu et je vais donc participer en relatant cinq choses peu connues à mon sujet.
CINQ CHOSES PEU CONNUES A MON SUJET
1ère chose peu connue à mon sujet : Toute petite, je fus obligée d’aller passer quelques jours enfermée à l’Hôpital Calmette de Lille pour subir (les docteurs disent"bénéficier") une bronchoscopie parce que j’avais du mal à respirer et que mes poumons faisaient un bruit de jeune âne qui brait dans une pâture. Maman était inquiète et le docteur aussi parce qu’on ne voyait rien à la radio. Aujourd’hui, c’est à la télévision qu’on ne voit rien, tout simplement parce que la radio c’est pour les oreilles mais moi c’était les bronches. Je suis allée à Lille avec Maman dans un voyage à partir d'Haverskerque sur l’autobus Citroën. C’était un autobus de ligne régulière qui faisait beaucoup de bruit et dont le tuyau de l’échappement sentait très bon. Nous fûmes bien secouées dans les sièges mais je me tenais à une barre chromée en faisant attention de ne pas me claquer les dents de devant sur la barre. Ceci dit, les sièges étaient veloutés de marron et doux à mon derrière.

2ème chose peu connue à mon sujet : Dans l’hôpital Calmette, j’ai dormi deux ou trois nuits dans un dortoir avec d’autres filles malades qui n’avaient pas l’air malade. Vers le soir, quand la patronne en blanc du dortoir était partie derrière la porte après avoir soufflé la lumière, tout un groupe de filles avec à leur tête une commandante qui s’appelait Alfréda s’est relevée avec des lampes de poche à pile Wonder autour de mon lit. Elles m’ont dit : "Mauricette, viens avec nous ! ". Je les ai suivies hors du dortoir dans le couloir où se trouvaient les armoires de nos affaires. Quand j’y réfléchis aujourd’hui, je me dis que cette chose à mon sujet je ne la connais peut-être pas bien moi-même parce que je trouve bizarre que les armoires n’étaient pas dans le dortoir mais sans doute que les architectes de ce temps-là n’étaient pas aussi intelligents que ceux d’aujourd’hui qui construisent les beaux monuments comme à Euralille ou à Georges Pompidou. Avec les filles dans le couloir, on était une dizaine. Elles volaient et mangeaient les biscuits et le chocolat Delespaul-Havez dans les armoires des petites qui dormaient paisiblement dans la tranquillité de leurs draps blancs amidonnés. Je les regardais mal agir. Je n’ai pas voulu manger le carré de chocolat qu’Alfréda me tendait de sa main. C’était la première fois que je voyais quelqu’un en vrai commettre un péché. Plus tard de ma vie, je suis retournée dans un autre hôpital pour la tête parce que c'était moi la pécheresse.

3ème chose peu connue à mon sujet : Une autre chose qui n’est pas très connue à mon sujet, c’est que mon dentier du haut (ne doit-on pas dire"prothèse dentaire supérieure ?") me fait un peu mal, se frotte à la muqueuse de l’os et ainsi, je ne peux plus manger des figues alors que j’aime beaucoup ces fruits semblables à des petits animaux séchés écrasés par une roue de bicyclette, mais les petits grains de figues se glissent subrepticement entre mon palais et le plancher de mon dentier ; ce qui fait qu’à l’intérieur de ma bouche, je ressemble à la princesse au petit pois.

4ème chose peu connue à mon sujet : En 1977, j’ai vécu pendant six mois à Londres. J’avais une chambre dans le quartier de Hackney et je travaillais comme habilleuse et maquilleuse pour la chanteuse Siouxsie Sioux. C’était moi qui lui faisais son make-up maison juste avant qu’elle entre dans la scène. Evidemment je pourrais ici dire beaucoup de choses peu connues sur cette activité et les confidences que je recevais mais je ne suis pas du genre à étaler ma vie comme de la confiture de rhubarbe sur la tartine d’un blog. Bref, j’ajouterai seulement que c’était aussi moi qui fabriquais des échelles assez grandes pour les bas et les collants de Siouxsie et de ses copines comme Ari Up et Palmolive. Je faisais ça avec une grande habileté parce que j’avais des ongles très abîmés.

5ème chose peu connue à mon sujet : Avant que les savants n’inventent la pilule anticonceptionnelle, il m’est arrivé de tuer des petits chats à leur naissance. J’ai aussi tué des poules, des poulets, des lapins et un canard. C’était il y a bien longtemps. Aujourd’hui il m’arrive seulement d’aplatir de temps à autre avec une tapette en plastique quelques moustiques sur le papier peint des murs de ma chambre. C’est ma façon à moi de faire de l’art moderne.

Le jeu me permet d'inviter cinq nouveaux enchaînés et je choisis : Beouf le boeuf, Isidore Juskamidi, Le patron du Café du Commerce, Jean d'Artois et mon amie Cécile Petit Pois.

COMMENTAIRES
Amel a dit...
Chère Mauricette, en aplatissant mon pinceau sur le papier, votre portrait m'est apparu...
Amitié, Amel
11/1/06 15:58

Mauricette Beaussart a dit...
Chère Amel, vous êtes mon William Blake personnel. Mille mercis. Je me sens toute rajeunie. Je suis sûre de passer l'hiver.
11/1/06 16:55

Anne-Charlotte a dit...
Madame Beaussart,
Si je vous dis que j’ai mangé en cachette les chocolats du calendrier de l’Avent de ma petite soeur, pour vous, c’est commettre un péché ?
Si je vous dis que ma petite soeur est un peu grosse et les manger à sa place, c’est lui rendre service, est-ce encore un péché ?
Si je vous dis que ma petite soeur n’aime pas les chocolats et que personne ne les aurait mangés si je n’avais pas laissé traîner une main espiègle près de son calendrier, ai-je péché ?
Et si je me régale, si j’en redemande, suis-je une pécheresse ?
Madame Beaussart,
Vous dites faire de l’art moderne en tuant des mouches avec une tapette, ça fait des traces sur le papier peint. Est-ce que je suis une artiste si je crache sur ma copie et que l’encre de mon stylo-plume bave ? Et si je tuais mes parents, ça m’arrive parfois de le penser, je pourrais sortir le samedi soir ? Au lycée, on nous parle toujours du préservatif, pas de la pilule qui empêcherait les imbéciles de se reproduire. Moi, j’aimerais bien qu’on discute ensemble. Je vous envoie un MP.
11/1/06 16:59

Mauricette Beaussart a dit...
Ma chère Anne-Charlotte, je vous remercie de votre visite et de ce commentaire multi-interrogatif. J’ai déjà derrière moi une vie longue comme un jour sans foin, pourtant c’est la première fois qu’on me sollicite comme une directrice de conscience. J’en accepte l’augure et je vous déclare tout de go que de nos jours il n’y a plus rien de très grave à commettre des péchés. On ne vous hospitalisera plus du mental pour cette unique raison et bien au contraire, cela donne un sentiment d’appartenance à l’humanité et rend la vie moins monotone. Tout le monde ne peut pas être stylite ou papa dans le désert. D’ailleurs, pensez-y, quand on est perché au sommet d’une colonne, il est quand même plus facile de dissimuler un carré, voire deux carrés de chocolat qu’un avant de boeuf, un sac de pommes de terre ou un gigot de mouton. Alors ne vous tracassez pas ! Allez en paix et demeurez une gentille pécheresse à problèmes.
Pour ce qui est de l’art moderne (à ne pas confondre avec le gras de boeuf ou le style nouille), je me permets, chère Anne-Charlotte, de vous faire remarquer que je n’utilise pas des mouches comme ingrédients (les mouches ne contiennent qu’une matière blanchâtre vaguement colloïdale et assez répugnante), non, j’utilise des moustiques, car les moustiques, voyez-vous, contiennent chacun une petite quantité de bon sang rouge qu’ils ont subrepticement pompé à un être humain. Hé oui, ces moustiques sont des pécheurs ! Je trouve que les petites éclaboussures rouges entourées de la transparence des ailes et des petites pattes noires sont du plus bel effet graphique et coloré sur le papier peint à dominante vert pomme de ma chambre à coucher. Never mind the Pollock !
Si vous envisagez de tuer vos parents, utilisez de préférence à la tapette, une arme plus efficace, une pelle à charbon ou un marteau par exemple. C’est comme la pilule, il ne sert à rien de la mettre au fond d’un préservatif. Pour ma chatte, c’était effectivement la meilleure solution. Avez-vous jamais essayé d’enfiler un préservatif à un matou en rut, griffant, bavant et pissant de rage à l’instar d’une créature du regretté Georges Bataille ? Inutile de répondre à cette question, c’est juste un exemple. J’attends sans anxiété mais avec impatience l’email annoncé et vous salue avec ma sincérité.
Votre Mauricette.
11/1/06 17:18

beouf le boeuf a dit...
Je vous trouve un peu sévère, Mauricette, avec Anne-Charlotte. J'ai toujours cru que les préservatifs se mettaient sur les nuggets et les pillules sur les muffins. God shave the queen et after mind the Bourliouk ! (Mince, j'ai honte.)
11/1/05 21:54

FB a dit...
on s'incline respectueusement, en regrettant que ce soit pas une course aux handicaps, et qu'au bénéfice de l'âge"étoile point étoile"nous en aurait mis 12 et pas 5 (d'étoiles...)
demander à Siouxsie de participer ?
11/1/06 21:55

C.C. a dit...
Ces confidences, qui viennent s'ajouter aux deux ou trois choses que nous savions de vous, ne manqueront pas de toucher vos amis inconnus. C'est beau comme du Luc Dietrich — on peut aussi considérer que ce dernier s'est rendu coupable de plagiat par anticipation.
12/1/06 09:51

Berlol a dit...
Et pourquoi seulement six mois avec Siouxsie ? C'est dommage, non ?
13/1/06 10:18

Mauricette Beaussart a dit...
Monsieur Berlol, je suis flattée que vous veniez de l'extrême orient lointain me rendre visite et je vous autorise volontiers à reproduire les choses de moi qui commencent à être très connues.
Vous n'êtes pas le premier à m'interroger par questionnement sur le séjour que je fis à Londres dans l'époque du punkisme naissant. Je n'ai pour l'instant pas de temps long à consacrer à une réponse parce que je suis très occupée à me débrouiller dans les harcèlements de l'administration étatique de sécurité mentale de la société, aussi pour faire brève je dirai : seulement six mois avec Siouxsie à cause de l'allitération, me réservant de donner un compte-rendu de mon séjour londonien plus tard et dans un autre lieu que la page des commentaires des visiteurs. Je vous souhaite un bon soleil levant.
16/1/06 09:54

Mauricette Beaussart a dit...
Cher Beouf, cette salopette vous enveloppe comme un gant (je n'ai pas osé écrire"préservatif").
Monsieur Bon, je suis honorée de votre visite. Malheureusement je n'ai plus l'adresse de Siouxsie. Il ne nous reste qu'à espérer qu'elle revienne sur ses traces en pétaradant sur sa mobylette de recherche...
16/1/06 15:08
La prochaine fois dont j'ignore encore la date, je publierai le second Email d'Anne-Charlotte qui lui donne le nom de MP et nous apprendrons aussi les 5 choses peu connues à son sujet qui furent sur son blog lui ayant disparu sans rémission.
à suivre...