lundi 4 janvier 2010

MEILLEURS VEAUX


Après mes souliers, j'ai pensé qu'il serait juste et nécessaire de présenter aussi des veaux de bonne année.
Et j'eus justement la chance et la bonne heure de lire dans le passage de l'an nouveau un beau roman de Monsieur Gilles Warembourg, dans lequel ce fut une joie de compter un important troupeau de veaux pour mon anthoveaulogie. Les voici donc dans l'ordre où ils se présentent sous mes yeux de lectrice et après avoir étudié la couverture du titre :

Gilles Warembourg, Chroniques posthumes Les secrets d'un village d'Artois au siècle dernier.
Editions du Riffle, février 2008.

- J'a loupé in viau... précisa l'éleveur. page 78
Joseph bredouilla une nouvelle fois l'incident du veau récalcitrant. page 79
On ne sut jamais exactement ce qui s'était finalement produit ce matin d'été où le Joseph déchaîné avait massacré la vache et son veau. page 80

L'affaire se présenta mal, une nouvelle fois : le veau récalcitrant arrivait par le train arrière. ...
Ce fut un veau, un mâle si énorme que c'était miracle de l'avoir sorti de sa mère. ...
- Tros fos d'suite qu'in a des viaux...
... Le veau serait destiné à l'abattoir. page 89

Le veau récupéra rapidement de son arrivée laborieuse dans le petit monde de Fécourt. page 90

Particulièrement dodu, le veau rappelait abominablement à Joseph la démarche de quelqu'un de trop familier. ... Joseph détourna les yeux du fessier du veau avec un juron à l'encontre des ruminants du monde entier et ouvrit la barrière du pré : "Putains d'vaques !" ... Quand il passa devant lui, le gros veau adressa à l'éleveur un regard appuyé et exécuta un triple clin d'oeil : gauche, droite, gauche, puis il pénétra dans le pré en dodelinant de la tête. page 91

Le veau se tenait à côté de sa mère. page 92

Le veau grassouillet passa devant lui , le fixa et le gratifia d'un mouvement de museau en avançant ses grosses lèvres comme s'il voulait l'embrasser. page 93

Le veau se tenait couché près de sa mère. ... Le veau regarda Joseph. Joseph regarda le veau.
...
Ainsi, il campait toute la sainte journée devant son cheptel à guetter les moindres expressions du veau.
...
_ L'viau, y ira pon à Béthune... déclara finalment Joseph à sa femme. page 94

Pourtant, malgré ses promesses, elle ne décommanda pas la mise à mort du veau. page 96

Pendant ce temps, le veau-Marcel grossissait au fil des jours. page 101

Le veau et sa mère demeuraient couchés à ses côtés. ...
Le veau, une corde au cou, se débattait en meuglant. page 102

Imperturbables, les chevillards continuèrent leur besogne sans s'occuper des jurons de Joseph plus que des beuglements du veau. ...
Pour la première fois de leur vie professionnelle, ils étaient confrontés à la situation ubuesque d'un fermier défendant un vulgaire veau comme s'il s'agissait de son propre enfant...
...
Ils lachèrent le veau et grimpèrent dans la carriole qui disparut rapidement sur la route de Béthune... page 103

Le veau cessa subitement de beugler. ...
Le veau dut concéder un peu du lait de sa mère à Joseph : après les tournées de bistrot, les collations partagées par les deux amis prenaient donc une tournure inattendue et il devint alors difficile de dire si le veau-Marcel s'humanisait ou si son propriétaire ne se métamorphosait pas un peu plus chaque jour en ruminant.
...
L'histoire rocambolesque du sauvetage manu militari du veau fit même le tour du canton. page104

La fermière perdit son mari, deux vaches laitières, un veau et quelques poules...
...
On le retrouva accroché à un veau tout aussi criblé de balles que lui, sa longue carcasse enlacée à l'énorme routard... page 107

Le veau n'avait donc pas échappé à l'abattoir. page 108

8 commentaires:

mareis a dit…

la musique du jet de lait dans le seau, les doigts sur la langue râpeuse, la main descend lentement dans le seau : premières lampées du veau sans sa mère. La petite fille aimait les veaux l'aimaient.
Cartable balancé , l'odeur du lait chaud, chaud le souffle du veau l'hiver dans l'étable. Merci Mauricette

Mauricette Beaussart a dit…

Quelle sensualité se dégage de ce commentaire ! Merci chère Affabulette.

mareis a dit…

chère Mauricette, je me permets de tutoyer car je n'aime pas vouvoyer les gens que j'aime. Je ne suis pas l'affabulette mais c'est grace à cette amie que le livre de Lucien Suel est arrivé entre mes mains. Quelle claque !...J'ai adoré, ce livre m'a émue jusqu'aux larmes, et TON PERSONNAGE m'a retourné, chamboulé de tous les côtés.Il m'a projetté comme une machine à remonter le temps, direct en enfance. Dés la première phrase, le canal, les tartines de saindoux, les pissenlits, les champs de patates, les veaux bien-sûr et même la bartolinite, et le malheur aussi parfois, certaines scènes en trop.
Tu es merveilleuse Mauricette, je t'aime, je sais je ne te connais pas depuis trés longtemps, mais nous avons du nous frôler dans un monde parallèle. A bientôt je l'espère. mareis

Mauricette Beaussart a dit…

Très bonne Mareis, je suis désolée de ma confusion. Et heureuse d'émotion à la lecture de votre déclaration qui me tutoie d'amitié sincère. Ma réalité est proche du romanesque sans toutefois s'y confondre. Je n'ai pas perdu toute mon autonomie. Bien le contraire ! Ce n'est pas du mélange dans ma tête, c'est de la simultanéité et du parallélisme, comme les roues d'une voiture automobile ! Je te vous envoie mon amical salut de la rue des Processions.

L'affabulette a dit…

Belle Mauricette,
Je suis, en bête de somme en vallée de Somme et somme toute, infiniment heureuse que vous m'ayez confondue avec mareis, quelqu'un que j'aime énormément. Nous nous étions connues dans d'étranges circonstances voici 32 ans au bord d'un canal dans la région d'Armentières. Eh oui !
Où vont donc se tricoter tous ces miraculeux hasards ? Ces miracles pas misérables du tout ?
Les veaux nous réchaufferont toujours contre l'adversité.
Je vous présente, le plus sincèrement, les miens meilleurs de bonne race.
À vous lire et sentir vivre !

Mauricette Beaussart a dit…

Or donc, cette fois, c'est vous même en personne. Je n'affabule plus. Nous tricotons donc au long de la Lys et de la Somme. Les veaux nous regardent. Ils meuglent et la Garabagne passe.

L'affabulette a dit…

Bonsoir chère Mauricette,
Mareis et moi avons craint vraiment que vous n'en veniez à penser que nous nous jouons de vous. La vie est tellement plus intéressante lorsqu'on est sans feinte, gentil et franco de port ou de veau ! Surtout lorsqu'on ne se fiche pas de la tronche d'une dame estimée et aimée comme vous, nous qui sommes sur la pente même...
Nous sommes vraiment - véritablement - deux personnes distinctes, qui se connaissent et s'aiment de longtemps. L'une dans le quart Nord Ouest, l'autre dans le quart sud est de la planisphère française mais avec la cliche et les blogues ça n'empêche plus rien et c'est tant mieux que l'éloignement ça finit par rapprocher !
Nos prénoms sont les mêmes et nos horizons pas du tout étrangers, c'est pour ça mais c'est tout. Toutes deux nous vous aimons et estimons, chacune à son titre, et à vous le beau vôtre.
Les veaux se lèveront tôt, pauvres petites bêtes de Somme. Alors..
Bien sincèrement. Tenez, je vous embrasse.

Mauricette Beaussart a dit…

Tout ça me fait bien plaisir. Si je n'avais déjà les veaux, je dirais que ça me fait bicher. Ah, la nostalgie vocabulatrice...