samedi 30 janvier 2010

JE N'ENTENDS PAS LES ANIMAUX

Je n'entends pas les animaux enfermés dans les mots des livres, comme Croc Blanc ou Barbe Bleue, comme Jérémie Criquet et Julie Jumpeur, mais j'ai des lunettes noires pour regarder le soleil sans être vue.
Je l'ai déjà dit, mais ça ne me fait pas de mal de le répéter, alors quand je passe dans l'autobus Colvert à proximité de la centrale atomique de Gravelines, j'essaie de retenir mon souffle dans les poumons, et quand je n'y arrive pas, je respire à petits coups comme un chat qui lalape. Je l'ai déjà dit, mais ça ne me fait pas de mal de vous le répéter encore une fois, alors je pense en même temps à toutes les ondes électromagnétiques qui me traversent et aussi ce qu'il y a dans mon cabas, en marchant. Je frémis en pensant au contenu des images qui passent dans mon sang, peut-être une publicité pour des pâtes italiennes ou un film de pornographie cryptée.
Mais je finis toujours par me calmer. Je me couvre avec le vêtement qui sert à me protéger du froid, et dans le même temps, je suis enfermée dans ma peau comme un saucisson ridé.
Alors, je coupe la poire en deux et les cheveux en quatre.
Je garde ma bonne humeur, même si je n'ai pas le bras long et je dors sur mes deux oreilles par alternance.

2 commentaires:

Mimosa a dit…

La sagesse de Mauricette

Mauricette Beaussart a dit…

Très cher Mimosa.
Vous me faites trop d'honneur. Je suis heureuse de voir que êtes sorti du mutisme blogulaire. J'ai beaucoup apprécié votre littérature de production à Han-sur-Lesse.